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Ecole de brousse recherche azote

Ousmane Diouf est enseignant en mathématiques et en physique dans un collège de brousse à Bambey situé à 120 kms de Dakar. Sa préoccupation est simple : comment intéresser les élèves aux sciences, simplement pour leur avenir, pour trouver une voie professionnelle, assurer leur avenir. Mais voilà au Sénégal, les moyens manquent pour les travaux pratiques ou pour acheter simplement ce dont on a besoin pour faire des expériences, de l’azote par exemple. Quant au matériel informatique, n’y pensons pas.

La solution est sans doute ailleurs, avec l’utilisation des Tice, par exemple. Mais comment faire sans moyens. Le projet word links est venu en soutien de la création d’un centre de formation pour les élèves, en complément de l’école, le Criwl. Les enseignants, et en premier Ousmane Diouf, en sont aussi de leur poche pour acheter le matériel. Une situation qui n’est pas unique, Abdouhramane Adji nous avait raconté lors du forum de Dakar comment il s’est investi pour créer un centre du même type à Bolo Diourasso.

Est-ce un juste retour suffisant et nécessaire ? Les élèves ont adhéré au projet. Pour pallier aux déficits d’expériences en sciences, en travaux pratiques, ils sont invités à discuter de ce qu’ils ont appris en théorie. Avec l’enseignant, ils font alors le lien avec les applications possibles de tous les jours. En physique, par exemple, les radios constitueront un bon exemple, celles qu’on a à la maison, celle qu’on achète aux Puces, entières ou en pièces détachées. Mais à quoi servent ces pièces détachées : un nouveau questionnement qui favorisera un échange sur les cours. Et si ce n’est pas suffisant, l’élève est invité à rechercher sur internet pour constituer sa propre documentation, ses propres réponses, à exposer à l’enseignant. En l’absence de manuels, Internet constitue en effet une source pour enrichir les cours. Les élèves se forment ainsi, progressivement, aux nouvelles technologies, en faisant le lien avec ce qu’ils ont appris en cours.

Quinze à vingt élèves, par session de neuf mois bénéficient de ce dispositif. Ousmane Diouf aime la science et aime la partager avec ses élèves. Sa motivation pour le projet va toutefois plus loin. Il a constaté que ses anciens apprenants qui s’étaient mobilisés pour l’apprentissage des sciences ont maintenant un poste intéressant, qui les met aujourd’hui à l’abri de toute velléité de franchir la mer pour atteindre un monde économique supposé meilleur.

L’enjeu est là aussi. Comment développer des activités et des savoir-faire pour permettre aux forces vives de rester au Sénégal. La gestion des déchets électroniques constitue une piste intéressante. Pour le moment, Ousmane récupère du matériel électronique usagé sur les marchés, que les élèves retapent. Son idée est de demander aux pays européens de mettre à disposition des appareils électroniques usagés pour que les élèves puissent les remettre en état ou en extraire les éléments réutilisables. De véritables compétences se développent ainsi qui pourraient s’exercer au Sénégal.

Le projet d’Ousmane Diouf a remporté un prix au forum des enseignants innovants africains d’Accra. Ce prix signifie pour lui plus de visibilité pour les pouvoirs publics et pour les autres enseignants. Car, pour qu’un tel projet se développe, il faut à la fois un soutien des institutions et une réplication possible dans d’autres écoles. A Hong Kong, Oussmane recherche une nouvelle reconnaissance. Pour lui, l’objectif est rempli. Les contacts et les échanges avec d’autres enseignants, venus d’autres continents, lui permettent de regarder son projet sous un nouveau jour et de sortir de son isolement.

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