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Apprentissage de l’anglais et mondes immersifs : quelle plus-value ?

Isabelle Bonnassies, enseignante d'anglais et chercheur associé au LAIRDIL de Toulouse nous présente l’apprentissage de l'anglais à travers échanges et mondes immersifs virtuels.

Son projet innovant a été mené avec une classe de 6ème la 1ère année (2010-2011), sur le thème de  la création d’un village, puis a poursuivi, à la demande des élèves, en 5ème (2011-2012), sur le thème de la création d’une école.

Sa démarche s’inscrit dans le cadre d’un projet européen e-twinning.

Quels étaient ses objectifs ?

-          Motiver/remotiver les élèves  en donnant des outils nouveaux et attractifs

-          Appliquer une approche pédagogique de simulation globale dans des situations de la vie courante pour favoriser l’interaction

-          Développer le coapprentissage

L’utilisation de la plateforme e-twinning a été enrichie par l’exploration d’un monde virtuel,  propice au faire semblant, donc au jeu, et favorisant le transfert des compétences langagières.

Le support e-twinning – plateforme européenne gratuite et sécurisée proposant des outils prêts à l’emploi pour la diffusion et la mise en relation- permet à l’enseignant de déposer un projet. On rencontre ensuite dans la salle des profs virtuelle d’autres enseignants de pays européens désireux de travailler sur le même thème. Ensuite, le programme est affiné collectivement, avec un calendrier des tâches à effectuer et des rencontres éventuelles par visioconférence. Tous les enseignants de la communauté ainsi établie travaillent sur les mêmes modules.

On trouve aussi sur la plateforme un espace ressources et échanges de pratiques, ainsi qu’une formation en ligne. Le professeur y ouvre des comptes pour ses élèves.

Le projet « créer 1 école » a permis, au niveau A2, de se présenter, de parler de soi, d’établir un règlement, une description des salles… Toutes les activités ont été intégrées dans le temps du cours. Les travaux publiés étaient ceux des tâches intermédiaires et finales. La préparation à ces productions, soit les exercices d’entraînement et d’acquisition des compétences, constituaient le contenu des cours.

Attention cependant, parmi les outils attractifs et faciles d’emploi suggérés par la plateforme pour la réalisation des productions, se trouvent Glogster ou  Voki, pour lesquels les élèves doivent créer un compte personnel. Ce qui peut poser le problème de la protection des données personnelles des mineurs.

Les productions déposées peuvent être évaluées par les pairs, selon le principe des réseaux sociaux (j’aime…)

Mais la plateforme e-twinning ne favorise pas les compétences orales, ce qui justifie l’immersion dans un monde virtuel. La mission TICE de l’Académie de Toulouse a permis de réaliser l’expérience avec la société  ACTENGO – malheureusement en liquidation judiciaire. Une salle de cet espace st dédié au stockage de données, sous forme de cartes mentales, qui peuvent facilement être utilisées comme support dans les échanges oraux. Une visionconférence a d’ailleurs été rapidement organisée avec les partenaires e-twinning. La conversation par visio pose souvent des problèmes techniques, mais le plus difficile est de trouver des temps communs entre les différents professeurs et les différents pays. Les élèves devaient se présenter et interroger leurs interlocuteurs, ce qui a suscité en amont un travail sur l’inter culturalité (les représentations et stéréotypes). Suite à ces prises de contact, les élèves ont pu constituer librement des groupes de chat et poursuivre individuellement les échanges.

Sur la plateforme du monde virtuel, le professeur dépose des exercices de sa création – acquisition lexicale, compréhension écrite, orale… Le travail est individuel, le rythme de chacun est respecté. Il peut arriver que ce soit aux élèves à trouver les documents d’étude. Le monde virtuel favorise l’oral en interaction et l’entraînement en simulation grâce à la représentation de l’élève par son avatar, ce qui permet de lever les inhibitions.

Ce genre de projet est évidemment très chronophage, surtout au début, mais très motivant, aussi bien pour le prof que pour les élèves. Ce qui n’effraie pas du tout Isabelle, qui a même l’idée pour cette année d’une prolongation des activités en dehors de la classe par un atelier en libre accès, qu’elle animera aussi, et le thème sera les Jeux olympiques. Par contre, il est impossible de réaliser ce type de projet avec plus d’une classe chaque année, mais les exercices et documents d’étude sont transférables dans le cadre d’un cours habituel.

Isabelle a eu l’occasion de rencontrer dans la vraie vie ses partenaires de projet lors de la réception du prix européen à Lisbonne.  8 des élèves ont pu ainsi profiter d’un séjour dans un camp de vacances.

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