Le sport scolaire auSalon de l'éducation 

 

 

 

Par Gérard Lenormand

 

À l’occasion du salon de l’Education, l’USEP proposait un débat intitulé « Le sport scolaire des 3 – 11 ans : de l’élève au sportif. ».

 

Peu de choses furent dites sur la réalité de l’enseignement de l’EPS à l’école primaire, mis à part une envolée de Jean-Claude Skréla affirmant que le Sport devait, avant tout, être enseigné dans l’école, car le club sportif, même en adaptant ses pratiques au jeune public, était sur d’autres objectifs (la préparation à la compétition) que ceux de l’EPS.

 

En effet, le débat fut largement imprégné par les annonces sur l’accueil des « orphelins de 16h ». C’est ainsi que le président de la République a affirmé la volonté que chaque jour, des activités sportives, culturelles, artistiques (et du soutien scolaire) soient proposées à tous. Bon élève, le ministre Darcos s’est exécuté, dans sa circulaire sur l’accompagnement éducatif, applicable depuis novembre dans les collèges Ambition réussite, à la rentrée 2008 pour tous les collèges et d’ici 2011 pour les écoles primaires. L’enfant de 3 à 11 ans n’est donc pas encore concerné, mais la discussion se focalisa sur ce temps périscolaire.

 

Alain Calmat, ministre des sports de Fabius rappela l’innovation dans l’aménagement du temps scolaire qu’il avait initié dans un cadre désormais fixé sous le nom de circulaire Calmat-Chevènement : l’école s’intéressait alors pour la première fois au temps de l’enfant après l’école. Si la succession des ministres et des dispositifs (ATE, ARVE, ARVEJ, CEL...) ne fit qu’embrouiller la lisibilité des projets, c’est bien parce que la guerre larvée sur leur pilotage n’a jamais été réglée : est-ce aux départements ministériels, et dans ce cas auquel (Education nationale, Jeunesse et les Sports, Politique de la Ville ?) ou aux collectivités locales d’en assumer l’initiative, la responsabilité et la gestion ?

 

A. Leclercq, vice-président du Comité national olympique, s’enflamma en affirmant que le mouvement sportif était prêt à relever le défi, le sport constituant une véritable éducation culturelle du corps.

 

M. Mazeran, pour l’association des élus aux sports, décrivant la saturation des équipements sportifs et leur vieillissement prématuré en appela à un véritable plan Marshall de (re)construction des installations sportives nécessaires à ce développement.

 

C. Paillard, pour l’association des directeurs de l’Education des villes, rappelant que les collectivités locales étaient le premier financeur et qu’elles avaient depuis longtemps investi les activités éducatives d’accueil des jeunes, le soir, le mercredi et pendant les vacances scolaires, estima qu’elles étaient légitimes pour en assurer la coordination.

 

Jean-Michel Sautereau, président de l’USEP, affirma clairement que l’ensemble des activités périscolaires devaient être, plutôt qu’un temps « après l’école », un temps « avec l’école ». Pour gagner en cohérence et en efficacité, il convient donc, selon lui, de l’organiser dans un cadre institutionnel existant, celui du Projet d’école. Et concernant la capacité de développer une offre nouvelle, l’USEP pouvait, en raison de sa place particulière dans la sphère scolaire être à même d’offrir des réponses innovantes.

 

Des moyens financiers sont inscrits dans le budget de l’Éducation nationale, sous forme d’heures supplémentaires, et dans celui du centre national du développement du sport. Reste au gouvernement à préciser les objectifs qu’il fixe pour ce temps, et à se positionner rapidement sur la question de son pilotage. Sinon, l’accompagnement éducatif risque de demeurer, comme les initiatives précédentes, une vitrine reposant sur quelques réalisations exemplaires.

 

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Par fjarraud , le .

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