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Paris a son "Ecole de la Deuxième Chance" 

 

Paris offre une « deuxième chance » aux jeunes sortant sans qualification

 

Aider les jeunes de 18 à 25 ans, sortis sans qualifications du système scolaire et en recherche d’emploi infructueuse, à déboucher sur une intégration professionnelle réussie, tel est l’objectif premier du dispositif européen des « Ecoles de la Deuxième Chance », E2C. Créé en 1997 par Edith Cresson, alors commissaire européenne, ce dispositif reconnu réglementairement, implanté dans 11 pays d’Europe, compte aujourd’hui 17 écoles en France. Toutes sont bâties sur le même modèle. Une association support regroupe des collectivités (Ville de Paris pour l’E2C Paris), des institutions (Chambre de commerce et d’industrie de Paris) et un solide panel d’entreprises (ici Veolia environnement, Accor, Vinci). L'école est subventionnée par les collectivités, parfois, l'Etat, le FSE, la taxe d'apprentissage.

Le programme de formation de 8 à 12 mois en alternance (moitié du temps en entreprise) conçoit « l’innovation pédagogique comme une nécessité » et fixe, au-delà du niveau général de formation (de VI à IV), un objectif d’ouverture et d’apprentissage de la vie sociale et citoyenne. Les entreprises s’avèrent demandeuses de tels partenariats, qui leur fournissent un vivier de candidats à l’emploi déjà connus et qui sont susceptibles de promouvoir des métiers mal connus ou à image négative.

Bertrand Delanoé et Edith Cresson rendaient aujourd’hui visite à l’E2C Paris. Ouverte depuis mars 2007, elle accueille actuellement une quarantaine de stagiaires, répartis en 4 groupes, dont le recrutement s’est fait en continu, à raison d’un nouveau  groupe tous les deux mois. Chaque stagiaire a dû faire preuve d'une forte motivation et d'un minimum de maîtrise de la langue française. A l'issue d'une période d'essai d'un mois, il est considéré comme en formation professionnelle et perçoit une rémunération de la région Ile-de-France. 

Pour ces jeunes, qui ont connu une ou plusieurs années de galère et qui acceptent de revenir s’asseoir dans une salle de classe, la formation équilibre apprentissages fondamentaux (en enseignement individualisé) et enseignements conduisant à une meilleure connaissance de soi, à la définition d’un projet personnel et professionnel et à la valorisation de ses capacités. Ainsi, on retrouve nombre d’activités présentes dans maints établissements soucieux de lutter contre le décrochage scolaire. L’éducation nationale n’est cependant pas partie prenante dans cette opération, que Bertrand Delanoé déclare « assumer de l’avoir menée avec les entreprises et les syndicats ».

Apprendre à s’exprimer, apprendre à argumenter, apprendre à se présenter, les stagiaires en ont l’occasion dans les 3 heures hebdomadaires obligatoires d’ateliers de philosophie ou dans les 4 heures dédiées à la connaissance du monde de l’entreprise et à la définition d’un projet professionnel.

Le rythme de 3 semaines à l’école, 3 semaines en entreprise permet aux stagiaires de mûrir leur projet tout au long de la formation. Ce temps de maturation parait essentiel aux formateurs qui insistent sur l’importance d’une pluralité d’approches dans la connaissance d’un métier, recommandent d’effectuer des stages dans des entreprises très différentes et découragent les choix trop rapides.

A la fin de la formation, les stagiaires reçoivent un bilan de compétences, qui commence à être connu et reconnu par les branches professionnelles. En fonction de leur projet, ils recherchent un emploi ou se dirigent vers d’autres formations. En moyenne, les sorties positives (accès à l’emploi ou entrée dans une formation diplômante ou qualifiante) concernent 2/3 des élèves des E2C ; l’E2C Paris se fixe un taux de 70% de sorties positives.

 

Par fsolliec , le .

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