"La moitié des enseignants du ministère de l’Éducation nationale à temps plein déclare travailler au moins 43 heures par semaine". Ce constat est fait par la Depp, la division des études du ministère de l'éducation nationale. Il concerne le 1er comme le 2d degré, avec des répartitions différentes du temps travaillé. Cette nouvelle Note parait alors que le ministre veut lier la revalorisation à l'acceptation d'un "nouveau pacte" avec de nouvelles missions pour les enseignants. Les calculs de la Depp montrent que les enseignants travaillent déjà plus que les autres cadres A. Il va être difficile de leur imposer des tâches supplémentaires.

Que font les enseignants ? Ils enseignent selon un nombre d'heures fixées par les obligations de service. Mais en plus il passent du temps à préparer les cours et à corriger. Enfin ils consacrent aussi des heures aux réunions et aux relations avec les parents. Ces tâches débordent sur les vacances scolaires constate la Depp.

"La moitié des enseignants déclare travailler plus de 43 heures par semaine, et la moitié déclare travailler moins : cela signifie que leur  temps de travail hebdomadaire médian est de 43 heures. En comparaison, cette  médiane est de 40 heures chez les cadres A de la fonction publique d’État, soit un écart de 3 heures par semaine", note la Depp.

"En complément, durant les seize semaines de vacances scolaires dont disposent les enseignants, la moitié déclare travailler au moins 34 jours, répartis à parts égales entre les congés d’été et les autres vacances. Cela représente 2 jours par semaine, en totalité ou partiellement, le nombre d’heures travaillées chaque jour n’étant pas précisé".

Le temps de travail des enseignants du 1er degré est légèrement supérieur à celui des professeurs du 2d degré. On compte plus d'heures d'enseignement dans le premier degré et plus d'heures de préparation dans le second degré. Le temps de travail dépend aussi des disciplines dans le second degré. Il est moins important pour les professeurs d'EPS qui ont davantage d'heures d'enseignement mais échappent aux heures de corrections. Les professeurs documentalistes ont 36 heures d'obligations de service par semaine. Mais ils déclarent moins de préparation et de jours travaillés pendant les vacances. Le temps de travail diffère aussi selon qu'on est sur un ou plusieurs établissements et selon l'ancienneté.

L'intérêt de cette étude, qui aboutit aux mêmes conclusions qu'une étude antérieure de 2010, c'est quelle met en évidence que les enseignants travaillent déjà beaucoup et davantage que les autres cadres de la fonction publique.

Comment dans ces conditions leur imposer des tâches supplémentaires comme le prévoit le "nouveau pacte" qu'E Macron a promis. Pap Ndiaye a décliné le 19 octobre devant les députés ce que pourraient être ces nouvelles missions : des formations en dehors du temps de travail, la mise en oeuvre de projets pédagogiques, des remplacements de courte durée,l'aide à l'orientation. Où les enseignants trouveraient ils le temps de faire tout cela ? Et quels enseignants pourraient le faire ?Le nouveau pacte risque d'aggraver les inégalités entre femmes et hommes et entre les corps.

François Jarraud

La note