Enfants à la rue : Les associations mobilisent contre la loi de Finances 

L'Unicef, la Fcpe, le Collectif Jamais sans toit, le Collectif des associations unies rencontraient le 17 octobre des députés de la Nupes pour défendre le droit d'hébergement. Alors que deux études du Samu Social et de l'Unicef montrent que plusieurs milliers d'enfants sont sans hébergement, le gouvernement inscrit dans la loi de finances la suppression de 14 000 places d'hébergement.

 

2000 enfants dorment dans la rue

 

"En laissant les enfants dormir dans la rue, l'Etat ne respecte pas les droits fondamentaux garantis par la Convention internationale des droits des enfants que la France a signée. Permettre aux familles d'accéder à un logement est une priorité. Mais en attendant le parc d'hébergement d'urgence doit pouvoir accueillir tous les enfants". Adeline Hazan, présidente de l'Unicef estime que près de 2000 enfants dorment dans la rue suite à un refus de prise en charge par le 115, faute de place.

 

Une étude réalisée cet été par l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité a compté 102 000 personnes hébergées fin août 2022 dont 41 098 enfants. La grande majorité sont dans des hotels. A cela s'ajoutent 6000 personnes non hébergées, pour 83% suite à un "refus 115". C'est à dire que leur demande d'hébergement au 115 n'a pas eu de suite faute de places.  3133 personnes sont en famille et on comptait fin août 1658 enfants non hébergés. 75% dorment dans la rue et 6% chez un tiers. Fin septembre 2087 enfants dormaient dans la rue et au 10 octobre ils sont encore 1766, principalement sur Paris et la Seine Saint Denis.

 

Une étude du Samu Social met en évidence les effets négatifs de l'absence de domicile. "L'absence de domicile affecte l'évolution de l'enfant au sein des différents environnements dans lesquel il évolue : familial, scolaire, social et amical", dit le Samu social. "Elle perturbe les relations aux autres, l'estime de soi, le sommeil, l'alimentation, le niveau de stress, les résultats scolaires". L'étude du Samu social pointe prioritairement les risques pour la santé mentale.

 

Rendez vous le 9 novembre

 

C'est ce que racontent aussi des mères de famille, ballotées d'hotel en hotel. Chassées d'un hotel du 13ème arrondissement, elles sont envoyés l'une dans un hotel désaffecté avec une chambre insalubre dans laquelle doit survivre un enfant malade. L'autres est expédiée à plus d'une heure de Paris, dans le 77, avec un enfant scolarisé dans le 13ème arrondissement parisien. La préfecture a donné des instructions pour loger les familles près des écoles mais le 115 n'a plus les moyens d'assurer cela.

 

Véronique Thivolle et Raphael Vulliez, deux professeurs des écoles de la métropole lyonnaise, du collectif Jamais sans toit, ont entrepris d'occuper les écoles pour loger les familles sans logement. 23 écoles sont occupées à Lyon et 197 enfants y passent la nuit à l'abri.

 

Les associations demandent aux députés de modifier la loi de finances proposée par le gouvernement. Celle di prévoit la suppression de 14 000 places d'hébergement d'urgence. Sans changement, ces enfants et leurs familles sont condamnées à dormir dans la rue. DEs députés de la Nupes mais aussi plusieurs de la majorité ont déjà fait savoir qu'ils supprimeraient ce point de la loi de finances. Il arrive en séance le 9 novembre à l'Assemblée.

 

François Jarraud

 

Tribune des associations

Etude Samu social

Barometre des enfants à la rue

 

 

Par fjarraud , le mardi 18 octobre 2022.

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