Sébastien Voland : Du colorant cellulaire conçu en classe 

Comment impliquer davantage les lycéens dans un protocole expérimental ? Lors de l’étude des états chromosomiques, Sébastien Voland, professeur de SVT au lycée Jean Monnet de Vitrolles (13), fait fabriquer par ses élèves le colorant nécessaire à l’observation de l’ADN. A partir de jus de myrtilles déposé sur des coupes très fines de racines de végétaux, les lycéens sont en mesure d’observer des cellules en division. « Je trouve important que les élèves puissent comprendre les outils qu’ils utilisent », ajoute l’enseignant aussi formateur académique.

 

En quoi consiste votre démarche pour observer les chromosomes ?

 

Lors des séances, les mécanismes de la mitose et de la méiose sont à construire.

L’existence des divisions a déjà été abordée au cycle 4. En classe de première spécialité, ce sont les mécanismes des divisions qui font l’objet d’un apprentissage. L’étude pour les deux divisions de la variation de la quantité d’ADN en fonction du temps permet aux élèves de proposer des mécanismes hypothétiques pour expliquer les variations.

L’observation des cellules en divisions en identifiant et suivant les chromosomes est un des moyens permettant mettre à l’épreuve les hypothèses.

 

Comment fabrique-t-on le colorant en classe ?

 

Tout d’abord, il faut se procurer des myrtilles (des myrtilles surgelées font très bien l’affaire). Puis il faut en broyer 20g dans un mortier auquel on ajoute le même volume d’alcool à 95%. On peut proposer aux élèves d’utiliser la blouse pour ne pas se tacher et des gants. Le mélange obtenu est à filtrer sur papier filtre préalablement imbibé d’alcool. La solution obtenue peut se conserver à l’obscurité.

 

Quels conseils donneriez-vous aux enseignants tentés par ce TP ?

 

C’est une manipulation facile à réaliser. C’est l’une des rare fois où les élèves peuvent fabriquer le colorant qu’ils vont utiliser. Je trouve important que les élèves puissent comprendre les outils qu’ils utilisent.

 

Le colorant au jus de myrtilles remplace l’orcéine acétique ou bien l’acide acétique que l’on doit manipuler sous la hotte et qui donne très facilement mal à la tête. Je sortais du TP avec la migraine systématiquement.

 

Des écueils à éviter ?

 

Les écueils sont les mêmes que ceux du TP où l’on colorait avec l’acide ou l’orcéine acétique. Les préparations doivent être fines et le matériel biologique utilisé doit être réellement en division pour observer des mitoses ou des méioses. Il faut respecter les règles de sécurité comme pour tous les TP.

 

Quelles productions demandez-vous aux élèves ?

 

Au cours du TP, je vérifie la qualité des observations microscopiques obtenues et lorsque celles-ci sont de qualité je demande une numérisation de l’observation. De cette façon, on travaille sur les observations des élèves ce qui permet de donner du sens à la préparation et à l’observation microscopique. C’est la qualité de la préparation microscopique qui est évaluée.

 

Propos recueillis par Julien Cabioch

 

La ressource

 

 

 

Par fjarraud , le mardi 18 octobre 2022.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces