Voie professionnelle : Les raisons d'une grève 

A quelques jours de la grève du 18 octobre, les 7 fédérations de l'intersyndicale de la voie professionnelle justifient leur action. C'est au nom des droits des lycéens professionnels, très souvent des jeunes défavorisés, qu'elles s'engagent contre la réforme du lycée professionnel voulu par Emmanuel Macron. Un mouvement inédit par son ampleur : tous les syndicats sont là.

 

Unique : Toutes les fédérations contre la réforme

 

" Pour nos fédérations, l'égalité n'est pas un slogan mais une valeur forte que nous portons et que nous avons le devoir de faire vivre", affirment les 7 fédérations de l''intersyndicale de la voie professionnelle. La Cgt, FO, la FSU, le Sgen Cfdt, le Snalc, Sud et l'Unsa font cause commune contre le projet d'Emmanuel Macron.

 

" Le projet du président Macron de transformer les lycées professionnels sur le modèle de l'apprentissage constitue un véritable danger pour l'avenir scolaire et professionnel d'1/3 de la jeunesse lycéenne celle là même qui concentre le plus de difficultés sociales, économiques et scolaires Augmenter le nombre de semaines de stage c'est le risque de centaines d’heures d'enseignement en moins pour le s jeunes qui en ont le plus besoin. C'est aussi compromettre leur réussite aux examens et leurs poursuites d'études alors même que le diplôme est toujours un rempart", affirment les 7 syndicats.

 

Une déscolarisation de la voie professionnelle

 

Aux Sables d'Olonne, Emmanuel Macron a confirmé le doublement des périodes de formation en entreprise. En même temps il n'a pas indiqué sur quelles heures de cours le temps de ces formations serait pris. Il explique que ce serait fait " par une meilleure organisation du temps scolaire.. en séquençant les temps de stage". Son entourage explique que ce sera décidé localement par l'établissement. " Ce sera aux équipes pédagogiques de voir quelle flexibilité introduire." Ce sont ces adaptations locales qui mettent en péril les diplômes nationaux, véritable rempart contre le chômage. En effet, les diplômes sont définis par rapport à des horaires d'enseignement. Si ces horaires deviennent élastiques on passe à des certifications locales. Il semble que ce soit elles, mises en avant aux Sables, que le gouvernement veuille promouvoir.

 

Cette nouvelle réforme ne se limiterait pas à réduire encore le volume de formation des bacheliers professionnels, ce qui a été la constante des réformes Darcos puis BLanquer. Ainsi le bac pro est passé de 4 à 3 ans puis presque à 2 sous Blanquer avec les "familles de métier" en seconde. Il s'agit là d'une évolution plus profonde qui remet en question la place de l'éducation nationale dans l'enseignement et la certification par rapport à celle des entreprises.

 

Une carte scolaire bouleversée

 

" Nous refusons que les ouvertures et fermetures de filières soient décidées uniquement au prisme des besoins locaux et immédiats des entreprises de proximité : chaque élève, quel que soit son lieu de vie, doit pouvoir accéder à une formation professionnelle de son choix et toutes et tous doivent bénéficier d'un cadrage national des volumes horaires disciplinaires. Les personnels qui s'engagent au quotidien", écrivent les fédérations.

 

C'est un autre aspect de la réforme présidentielle. E Macron a annoncé la fermeture de filières pour coller les formations en LP aux besoins des entreprises locales. Cela réduit d'autant le choix des lycéens professionnels et leurs perspectives professionnelles. Mais c'ets aussi une menace pour les enseignants. Le président a annoncé des reconversions. Et le ministère a pris les devants en autorisant les PLP à enseigner en collège et lycée général. On sait ce qu'il en a été lors des précédentes reconversions marquées par des déqualifications et des suicides d'enseignants.

 

Une unité indispensable

 

Pour les sept fédérations syndicales, la réforme du lycée professionnel est clairement inacceptable. Mais elle est portée par l'Elysée. C'est une grande force pour la réforme. Ca l'est aussi pour le mouvement syndical. A quelques semaines des élections, les syndicats auraient pu être tentées de chercher des contreparties pour leurs mandants. Elles savent, après quelques hésitations, faire front commun. Pour faire reculer l'Elysée il faudra une belle mobilisation le 18 octobre.

 

François Jarraud

 

L'appel

 

 

 

 

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 14 octobre 2022.

Commentaires

  • dcaille, le 14/10/2022 à 14:39
    Vous pouvez aussi ajouter le Snec-CFTC parmi la liste des syndicats appelant à la grève.
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