Avec 20% des professeurs des écoles en grève et 30% des enseignants du second degré, selon la Fsu (le ministère compte 11% des enseignants de chaque degré) , la grève du 29 septembre est un relatif succès. Syndicalistes et enseignants de terrain témoignent de la colère montante dans les écoles et établissements après que le président de la République soit revenu sur la promesse d'une augmentation de 10%.

"Je suis là pour mon salaire", dit Solenn, une jeune professeure des écoles parisienne qui entame sa première année d'exercice. Solenn gagne 1645€ par mois.  "Si on est revalorisé c'est bien !". Mais elle est là aussi pour protester contre la pauvreté des écoles. "On voit le manque de moyens. On a des classes avec beaucoup d'enfants et pas de moyens pour les sortir. C'est nous qui payons une partie du matériel pédagogique nécessaire".

Caroline Quiniou, co secrétaire académique du Snes Créteil, enseigne l'histoire géographie à Ivry. "Je manifeste pour obtenir ma revalorisation", nous dit-elle. Après 20 années d'exercice, elle pense ne jamais rentrer dans le plan de revalorisation ministériel.  Pour elle il y a "une grande colère" dans les établissements. Son lycée comte moitié de grévistes.

"C'est une grève interprofessionnelle. Généralement elles sont moins suivies. Donc 20% des professeurs des écoles grévistes c'est pas mal", nous dit Guislaine David, co secrétaire générale du Snuipp Fsu, dans la manifestation parisienne. "Il y a une vraie mobilisation sur le salaire. Or le budget annoncé nous inquiète. Nous sommes inquiets pour les enseignants en milieu ou fin de carrière. Inquiets aussi car il n'y a pas de plan pluriannuel". Pour arriver aux 10% d'augmentation il faudrait prolonger l'effort prévu pour 2023 et 2024 encore en 2025 et 2026. "Il nous faut une loi de programmation qui permette d'installer une vraie revalorisation dans la durée". En attendant, la colère est là. "Il y a quelque chose sur le feu".

François Jarraud