Quelle influence la publication du budget 2023 aura-t-elle sur le taux de participation à la grève du 29 septembre ? Alors que trois syndicats enseignants appellent à faire grève (Fsu, Cgt et Solidaires) la participation pourrait être importante pour un mouvement interprofessionnel.
Revalorisé ou pas ?
Revalorisé ou pas ? Si le ministère entretient toujours le flou sur la portée de la revalorisation, la publication du budget 2023 le 26 septembre a levé des ambiguïtés entretenues depuis des mois. La revalorisation ne représentera pas une augmentation de 10% contrairement aux promesses présidentielles mais seulement un tiers de cette somme. Surtout, elle ne concernera qu'une minorité d'enseignants, pas au-delà de la première moitié de la carrière a confirmé le ministère. Pour les enseignants qui croyaient avoir droit à cette revalorisation promise il est clair qu'elle reste dans la plupart des cas à gagner.
Certes tous les enseignants ont déjà été réévalués avec la hausse de la valeur du point Fonction publique. Décidé en juillet, ce dégel du point reste limité. Le gouvernement a accordé +3.5% à tous les fonctionnaires, ce qui est nettement en dessous de l'inflation. Malgré cet effort, les enseignants comme les autres fonctionnaires vont continuer à perdre du pouvoir d'achat.
Parmi les raisons qui poussent à faire grève le 29 mars, il y a donc la revendication d'un rattrapage salarial pour tous. Un vrai rattrapage salarial irait bien au-delà des 3.5% ou même des 10% promis. Pour la FSU il faudrait une augmentation de 20% pour retrouver le niveau de vie de 2010. Et il faudrait qu'il touche tout le monde. La majorité des enseignants étant dans la seconde moitié de la carrière sont exclus de la revalorisation gouvernementale.
Travailler plus
Pour ceux-ci le ministère met en avant le "nouveau pacte" qui sera proposé dès 2023 aux enseignants avec de nouvelles missions. En fait le ministère demande aux enseignants de travailler plus pour gagner plus, selon un schéma installé sous N Sarkozy. La proposition est très injuste. L'appliquer renverrait à aggraver des inégalités que l'on distingue déjà. Inégalités de genre : la différence de revenu entre les enseignants homme et femmes reflète le fait que les enseignantes sont amenées à refuser des missions ou des heures supplémentaires pour assurer des taches familiales qui continuent à peser sur elle. Inégalités etre les corps aussi si on suit les propositions gouvernementales. La plupart des nouvelles missions indiques par le président de la République concerne le second degré.
Un dernier élément devrait peser sur la participation à la grève. A cette rentrée les enseignants sont épuisés des promesses non tenues, des conditions de travail qui se dégradent. Ils attendaient un signal positif qu'ils n'ont pas obtenu.
François Jarraud