"On ne comprend pas cette méthode qui distille des informations, laisse entendre des choses puis se rétracte"."L'exécutif gagnerait à jouer franc jeu plutôt qu'à manipuler des grandes sommes qui risquent d'être décevantes". Benoit Teste, secrétaire général de la Fsu, et Stéphane Crochet, à la tête du Se Unsa, partagent la même méfiance après la présentation du budget 2023. Même s'il contient des éléments positifs, le budget comporte trop de zones d'ombre pour susciter l'adhésion et l'attractivité.
"Il y a une somme plus importante que le Grenelle et à deux tiers fléchée sur de l'inconditionnel". C'est plutôt quelque chose qui va dans notre sens", nous dit Benoit Teste, secrétaire général de la Fsu. "Sur le nouveau pacte, on sent que nos arguments portent :il est de moins en moins question d'un nouveau statut avec des obligations de service", relève t-il.
Mais le budget est surtout décevant pour la Fsu. Dans le fond : "Nous demandons 20% d'augmentation pour tous les fonctionnaires". Et dans la forme : "On ne comprend pas cette méthode qui distille des informations, laisse entendre des choses puis se rétracte. Il faudrait une programmation si on veut que les gens puissent se projeter dans nos métiers". La Fsu va demander aussi que la revalorisation concerne toutes les catégories de personnels de l'Education nationale. Elle veut aussi obtenir un raccourcissement entre les échelons pour les personnes en fin de carrière.
"On continue à voir des éléments qui n'aident pas à consolider la confiance", lâche Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa. "Cela se fait en même temps que des suppressions de postes qui vont encore peser sur les conditions de travail. Le discours qui continue autour des tâches supplémentaires du nouveau pacte continue à entretenir le doute sur le métier enseignant". Avec les négociations qui vont s'ouvrir le 3 octobre, le Se Unsa souhaite que l'on regarde la réalité des rémunérations au regard de l'inflation et cela dès l'année de stage.
Le budget "historique" portant une annonce "inédite" ne fait qu'entretenir la méfiance syndicale à quelques jours du démarrage des négociations.
François Jarraud