Alors que le plan maths arrive en collège, est-il un outil d'encadrement des pratiques enseignantes ? Le Snes Fsu le pense et il s'appuie sur le "guide du pilotage pédagogique à destination des chefs d'établissement", diffusé par le ministère, pour le démontrer.  "En 8 fiches constituant ce guide, le ministère entend se donner les moyens d’un pilotage fort des pratiques pédagogiques en collège, en donnant aux personnels de direction des attributions largement nouvelles et surtout qui vont très loin", écrit le Snes. "Deux fiches "tendent à la transformation du chef d'établissement en auxiliaire de l'IPR". Cela passe par la co-observation de séance de cours où l'IPR transmet des clés d'analyse des pratiques de classe au chef d'établissement. La fiche 4 définit des "observables" pour évaluer s'il s'agit d'un "bon cours de mathématiques" ou pas. Parmi eux, la différenciation, le repérage de la trace écrite, l'organisation du travail des élèves etc. Par exemple sur l'organisation du travail : "Le chef d’établissement pourra observer la façon dont les élèves sont mis au travail, la prise en compte des travaux personnels dans les phases de mise en commun, et la mise en oeuvre finale d’un apprentissage efficace et structuré pour tous (à travers une trace écrite de qualité).Une attention particulière peut être portée à la qualité de l’écoute de l’enseignant, à sa capacité à conduire les élèves à verbaliser, à argumenter oralement.(...)Le chef d’établissement pourra apprécier la clarté des consignes. Un trop grand nombre d’informations, dont certaines inutiles, génère des difficultés. Une épure de certains documents est parfois bienvenue pour centrer les élèves sur les enjeux principaux de l’apprentissage. Il pourra aussi interroger les enseignants de mathématiques sur le lien qu’ils font entre le travail à la maison et le dispositif “Devoirs faits” par exemple (communication ou pas avec les personnes qui encadrent ce travail)". Pour le Snes, "Il s’agit bien d’un premier pas vers l’instauration d’une pédagogie officielle, dont la mise en œuvre est censée être contrôlable au quotidien et en proximité immédiate par une autorité locale, par ailleurs pas du tout au fait des difficultés vécues par les collègues dans les classes".

Communiqué