Rentrée : Les silences et les dires d'Edouard Geffray 

Pour les épreuves de spécialités ce sera bien mars. C'est un des points forts de l'audition d' Edouard Geffray, directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco), le 21 septembre, par la Commission de l'éducation de l'Assemblée. Le numéro 2 du ministère de l'éducation nationale adopte la coloration sociale que son ministre affiche. Il sait aussi remarquablement ne pas répondre aux question gênantes comme l'utilisation du volet de remplaçants...

 

Les épreuves de spécialité en mars

 

Exercice difficile pour Edouard Geffray. Durant deux heures, le 21 septembre, il a affronté les questions des députés de la commission de l'éducation. Or ceux-ci, une semaine auparavant, avaient rencontré les syndicats et étaient plutôt bien informés sur les points sombres de la rentrée.

 

C'est un député de la majorité, Christophe Marion, qui interroge le Dgesco sur le  calendrier des spécialités. E Geffray confirme qu'elles auront lieu en mars en raison du calendrier de Parcoursup. Quant au risque de décrochage des élèves une fois les épreuves passées, Edouard Geffray renvoie l'argument avec une étonnante souplesse. D'après lui, les élèves n'oseront pas sécher les cours aussi tôt. "L'an dernier on a mis les épreuves en mai à cause du covid. Les élèves sont partis car il restait 3 semaines de cours avec des ponts. Avec le mois de mars on évite cela", dit-il. Dans la foulée il minimise : "il y a 30 ans j'ai connu le même séchage de cours". Des arguments qui paraitront bien légers aux enseignants qui se plaignent de devoir réaliser le programme à toute allure pour ensuite voir disparaitre les élèves. Visiblement le mécontentement des enseignants n'est pas ressenti rue de Grenelle.

 

La rentrée repeinte en social

 

Pourtant E Geffray prend soin de mettre l'accent sur la dimension sociale de la politique suivie par son ministère. Interrogé par S. Peu (GDR) sur l'état de l'Ecole en Seine Saint Denis, E Geffray explique que le taux d'encadrement a augmenté, ce qui n'est guère étonnant dans un département où de nombreux écoles et établissements sont en éducation prioritaire et donc avec classes dédoublées. Il rappelle ensuite tous les dispositifs : les petits déjeuners, devoirs faits, cordées de la réussite. "C'est une chaine pour l'égalité des chances", affirme t-il.

 

Même écho social quand il évoque les efforts pour la mixité sociale. Le ministère a ouvert 43 sections internationales dans des collèges défavorisés. Une politique qui est connue comme peu efficace : elle ne fait que déplacer les inégalités au sein des établissements. C'est le phénomène bien connu des "classes camif".

 

Les questions sans réponses

 

Restent les questions auxquelles le Dgesco préfère ne pas répondre. Les syndicats avaient tous alerté les députés sur le risque de manquer de remplaçants du fait de la nomination de nombre d'entre eux sur des postes fixes dès la rentrée. Jérome Legavre (LFI) , puis Stéphane Peu (GDR), puis Paul Vannier (LFI) auront beau se succéder pour demander quel pourcentage des remplaçants reste disponible. "Je ne sais pas quel nombre est déjà dans les classes", répond E Geffray.

 

Même silence sur la revalorisation. Aux questions de S Peu, E Geffray répond que "le ministre communiquera là dessus dans le cadre des concertations avec les organisations syndicales".

 

Dernière question brulante restée sans réponse. Alors qu'une université a déjà annoncé fermer cet hiver, Rodrigo Arenas (LFI) l'interroge sur ce qui est prévu pour chauffer les écoles. Pas de réponse.

 

François Jarraud

 

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 22 septembre 2022.

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