Rémunérer du travail supplémentaire rendra t-il le métier enseignant plus attractif ? 

Angélique Chassy (EM Normandie) interroge dans The Conversation, le "nouveau pacte" annoncé par E Macron qui promet de revaloriser les enseignants en échange de nouvelles tâches. " S’il convient de reconnaître à sa juste valeur le « surtravail » (promotion, avancement de carrière, heures supplémentaires), les effets pervers risquent d’être ambigus. Ce que l’on faisait volontiers gracieusement en contrepartie d’un statut protecteur, on devrait désormais le faire monnayer en contrepartie du renoncement à celui-ci. Cette situation générerait de la concurrence entre enseignants, pouvant inciter à renoncer désormais aux activités « gratuites » puisque d’autres, voisines, sont éligibles à des émoluments. Au final, l’esprit de service public, militant, se trouverait asphyxié par une logique mercantile qui n’améliorerait en rien la qualité des services rendus", écrit-elle. Elle dénonce "la logique de projet et de contrat d’objectifs, la montée de l’hétéronomie, la volonté de transformer les chefs d’établissement en organisateurs du travail des enseignants en fonction du projet d’établissement, celle d’individualiser les salaires et les tâches, (qui) provoquent une mutation du métier, qui dissout la relation de don/contre-don qui prévalait dans un passé certes un peu fantasmé. Il s’agit ici du consensus scolaire républicain d’enseignants militants de la cause éducative, engagés et dévoués à la cause de la démocratisation scolaire. La remise en cause de ce contrat implicite affecte grandement la satisfaction au travail."

 

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Par fjarraud , le jeudi 22 septembre 2022.

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