La rentrée, les syndicats et les députés 

"Le fait que toutes les organisations syndicales partagent beaucoup d'éléments de ce constat est un signe d'alerte fort". Président du Snalc, Jean-Rémi Girard pointe l'originalité de la rencontre entre les syndicats de l'enseignement et la Commission de l'éducation de l'Assemblée le 14 septembre. S'il reste des entrées différentes dans les problèmes de l'Ecole, toutes les organisations pointent les insuffisances de la rentrée, les attentes de la revalorisation et les inquiétudes à propos de la réforme du lycée professionnel. Qu'en feront les députés ?

 

Un volant de personnels insuffisant

 

Tous d'accord sur la rentrée. "Il y avait un adulte dans chaque classe mais était-ce un enseignant", demande Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp fsu. Elle n'est pas la seule à dénoncer l'utilisation des remplaçants pour boucher les trous de la rentrée. Ainsi dans la Creuse la moitié des remplaçants sont déjà sur poste fixe. Dans l'Aube un sur cinq. En Meurthe et Moselle déjà 243 remplaçants sont sur poste annuel. Dans quelques semaines qui ira remplacer les enseignants malades ? Le constat est largement partagé par E Capéran et A Lalanne du Se-unsa ou F Volle de la Fnec FO. Jérome Sinot (Cgt) estime que "le volant personnel est insuffisant pour faire tourner la machine".

 

Comment répondre à la crise du recrutement ?

 

Quelle réponse à la crise du recrutement ? "Rattraper le salaire est nécessaire. Si on le fait pas le reste sera décoratif", dit JR Girard (Snalc) sans risque d'être démenti. Les syndicats ne sont pas d'accord par contre sur l'embauche de nouveaux professeurs. Le Snuipp Fsu demande une revalorisation à hauteur de 300€ nets par mois. Le Se Unsa met l'accent sur la prise en compte "des besoins réels" des enseignants notamment en formation continue et pour l'école inclusive. Il faut "reconstruire les réseaux d'enseignants capables de prendre en compte =chaque élève". Le Snuipp, comme FO, invite à utiliser les listes complémentaires sur lesquelles 302 personnes restent sur le carreau. "Mais vont-ils accepter les postes" interrogent S Santraud et C Marion du Sgen Cfdt qui pointent les refus d'aller dans certaines régions.

 

Fo mise sur le recrutement à bac +3. Hostile à la masterisation, accusée d'avoir créé le déficit de recrutement, le syndicat demande des concours exceptionnels à bac+3. Une position qui semble proche de celle de P Ndiaye. E Capéran et A Lalanne (se-unsa) demandent la prise en compte des "besoins réels" des enseignants notamment pour la formation et l'école inclusive.  Favorable à la loi Rilhac, le syndicat demande la mise en vigueur des articles de la loi comme le vote électronique aux élections de parents d'élèves. Le manque d'AESH, lié aux conditions qui leur sont faites, est dénoncé unanimement. "La revalorisation du métier c'est aussi reconnaitre l'expertise professionnelle des enseignants", déclare G David (Snuipp Fsu).

 

Inquiétudes pour le LP

 

Dans le second degré c'est la réforme du lycée professionnel, au lendemain du discours d'E Macron, qui mobilise les syndicats. "En 12 ans les élèves ont perdu la moitié du temps scolaire", rappelle Sigrid Gérardin (Snuep Fsu). 2009 a vu une année de bac pro disparaitre et Blanquer avec sa dernière réforme a retiré 30% du temps scolaire. "On est inquiet car le président a confirmé sa logique de moins d'école pour les élèves les plus fragiles", dit-elle. E Macron a annoncé sa volonté de doubler le temps des stages en entreprise. Autre ligne rouge : la définition des grilles horaires par les équipes locales. "On porte atteinte à l'égalité entre les élèves", dit S Gérardin. C Pau et P Dauriac (Cgt) dénoncent "un appauvrissement" du LP et "une perte de sens pour les enseignants". Si le nombre d'élèves diminue c'est lié à "l'orientation forcé" en lycée général et "à la concurrence déloyale de l'apprentissage", largement subventionné par le gouvernement. Quant aux familles de métiers , en 2de, elles "brouillent" et déqualifient.

 

Constat unanime pour évoquer le manque d'enseignants à la rentrée dans le 2d degré. Si le Snes Fsu et le Snpden Unsa  évoquent deux établissements sur trois ayant un manque d'enseignants, c'est deux enseignants par LP qui manquent en moyenne estime S Gérardin. FO demande un concours exceptionnel à bac +3. Devant C Calvez, S Géradin rappelle que sa réforme du lycée professionnel a permis de supprimer 1400 postes en LP. Des enseignants dont on aurait  bien besoin maintenant.

 

François Jarraud

 

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 15 septembre 2022.

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