Les personnels de direction inquiets du rythme des réformes 

« On a l’impression que l’on doit être devant la télévision tous les soirs pour connaitre la feuille de route du lendemain ». Le SNPDEN, premier syndicat de personnels de direction, marque ses distances avec les annonces d’E Macron qu’il juge toujours tardives. Qu’il s’agisse du calendrier du bac ou de la réforme du lycée professionnel, le syndicat demande de la concertation et des éclaircissements. Il invite même le ministère à faire le bilan de la réforme précédente avant d’en entamer une nouvelle…

 

Deux établissements sur trois en manque d’enseignants

 

 « La rentrée n’a pas été autant réussie que les années précédentes », estime Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Snpden. « Dans 2 établissements sur trois il manque au moins un enseignant après la rentrée ». C’est exactement la proportion avancée par le Snes Fsu qui signale 62% d’établissements où il manque au moins un enseignant à la rentrée. Le Snpden indique des différences importantes selon les disciplines et les académies.

 

Le Snpden pour les épreuves de spécialité en juin

 

Autre préoccupation des personnels de direction : le calendrier du bac, précisément la date des épreuves de spécialité. « Cela aurait déjà du être décidé », estime B Bobkiewicz, «  car c’est un paramètre très important pour l’organisation de l’année ». Selon le Snpden la majorité des personnels de direction estime que les épreuves de spécialité doivent être fixées en juin pour lutter contre l’absentéisme des élèves. « Les trois quarts juge qu’il n’est pas utile de venir en classe quand ils ont déjà les 3 quarts des notes du bac ». Le syndicat souligne aussi l’inquiétude des lycéens qui attendent la décision du ministre. La date est contrainte par Parcoursup qui imposerait de positionner les épreuves avant les vacances d’avril. Une réunion sur le bac a lieu au ministère le 14 septembre et le Snpden espère qu’une décision soit prise.

 

Inquiétudes sur la réforme du lycée professionnel

 

L’autre sujet phare c’est la réforme de la voie professionnelle. Le Snpden « n’est pas complètement rassuré » par les annonces présidentielles qui semblent favoriser l’apprentissage. Le syndicat souligne que la réforme précédente n’est toujours pas évaluée et surtout l’absence d’informations sur la future réforme particulièrement sur l’organisation de l’année , le statut des enseignants, la place des enseignements généraux et le volume horaire des disciplines.

 

Les stages qui vont être doublés vont-ils remplacer les enseignements professionnels ? Quelles conséquences du dédoublement sur les horaires des disciplines ? Autant de questions sans réponse pour le moment. Des questions liées à la finalité du LP : « on ne forme pas à court terme mais on donne des savoirs globaux pour que les élèves s’insèrent et se construisent comme citoyens », dit le Snpden.

 

Quelle marge de manœuvre pour doubler les stages ? Le Snpden entend parler des vacances. « Mais ces jeunes travaillent sur les vacances scolaires. Cela les mettrait en difficulté »  Le Snpden souligne le caractère « anxiogène » de cette réforme dans les établissements. « Les professeurs nous en parlent depuis la rentrée. Or on ne connait ni le cahier des charges ni le calendrier ».

 

La généralisation de la mise en place des demi journées avenir dans les collèges, expérimentée cette année, est un autre motif d’inquiétude.  « Les professeurs principaux ne portent pas aujourd’hui une demi journée orientation par semaine et ne le souhaitent pas. La généralisation va poser problème. Quels partenaires, quelles ressources pour la mise en place ? » En mai dernier le Snpden demandait « la pause ». Mais le décrochage entre le calendrier politique et celui de l’Ecole, une des caractéristiques du quinquennat précédent, est toujours là.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le mercredi 14 septembre 2022.

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