Carton vide : Pour les syndicats, Macron est décevant 

" Pour la première fois, un président de la République vient s’exprimer à la rentrée devant les rectrices et les recteurs. Si cet acte peut montrer l’importance accordée au sujet, pour l’UNSA Éducation, il interroge le sens et le rôle de chacun dans l’exécutif. Quelle place pour les ministres ?" Frédéric Marchand, secrétaire général de l'Unsa Education n'a pas jugé le discours d' E Macron le 25 août à la hauteur. Stéphane Crochet, secrétaire général du Se-Unsa, estime qu'il entretient les inquiétudes. Sophie Vénétitay le voit "déconnecté de la réalité". Le Snetaa Fo, qui jusque là n'attaquait pas la réforme envisagée de la voie professionnelle, appelle les PLP à "sauver leur emploi".

 

Des annonces qui ignorent la complexité des sujets

 

" Qu’apporte un discours présidentiel inédit aux rectrices et aux recteurs alors que la communauté éducative attendait les premiers actes du nouveau ministre à l’occasion de cette rentrée scolaire ?", demande Frédéric Marchand, secrétaire général de l'Unsa Education après le discours "inédit" du président de la République devant les recteurs. " La confiance des personnels, très fragilisée par les dernières années, ne pourra se reconstruire que sur des actes forts de reconnaissance et de respect. Les annonces d’aujourd’hui ne répondent pas encore au problème du manque d’attractivité des métiers de l’éducation qui avait déjà fait l’objet d’annonces présidentielles pendant la campagne électorale de 2022".

 

Pour le Se-Unsa, Stéphane Crochet souligne que " le président de la République a dressé un constat assez sombre de l’état de l’École avec des élèves « malheureux », des parents d’élèves « anxieux » ou encore des professeurs « désabusés » mais ne semble pas faire le lien avec la politique conduite durant son premier quinquennat. Bien qu’il répète vouloir une nouvelle méthode, il ne réussit pas à en changer. Il propose déjà un certain nombre de « solutions » personnelles, comme pour la voie professionnelle, sans tenir compte de la complexité des sujets à laquelle les personnels se heurtent tous les jours, notamment du fait de réformes toutes fraîches et mal conçues sous l’empressement politique. Il en va de même pour une nouvelle réforme de la formation initiale des enseignants alors que la dernière a connu sa première session de concours au printemps et a accéléré la crise aigüe du recrutement de cette rentrée".

 

Un président déconnecté de la réalité

 

Face aux questions du moment, "il a été obligé de venir répondre quitte à mettre les habits du ministre", souligne Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes Fsu, interrogée par le Café pédagogique. "Il vient éteindre un incendie et est loin d'avoir réussi". Les propos présidentiels sur la revalorisation semblent insuffisants. "On souhaite une autre revalorisation. Pas celle-ci. Car 2000€ pour les débutants ne suffit pas. Il va devoir préciser les choses". La promesse de 20% d'augmentation pour les enseignants du nouveau pacte ne séduit pas davantage : "c'est du travailler plus pour gagner plus; Ce n'est pas une revalorisation". Sur tous ces sujets, le président est "déconnecté de la réalité", estime le Snes. Et son projet d'école du futur ? "On retrouve derrière ce projet une logique de projets qui est celle de la concurrence, pas celle du service public. C'est la logique du privé. Cela va accentuer l'éducation à deux vitesses. On a la confirmation d'un projet politique très brutal avec la volonté de transformer la logique du service public".

 

Le Snetaa FO mobilise contre la réforme de la voie pro

 

Le 10 juillet, une intersyndicale de l'enseignement professionnel (Cgt, Snuep Fsu, Se Unsa, Snalc, Sid et Cnt) alertait pour l'avenir de la voie professionnelle alors que le Snetaa Fo parlait d'une "rencontre "cordiale" avec le ministre "pouvant annoncer des évolutions positives pour les PLP". Les propos d'E Macron ont fait changer d'avis le syndicat. "Si le SNETAA s’est réjoui de voir la création d’un ministère délégué spécifique à notre voix d’enseignement, la déception ne peut être qu’à l’image de notre espoir. Un million d’apprentis n’est pas un objectif mais une lubie !" Le SNETAA-Fo invite tous les professeurs de lycée professionnel à se réunir en heure d’information syndicale dès la première semaine de rentrée pour organiser la défense de l’Enseignement professionnel public et laïque et sauver leur emploi de PLP, leur statut, les diplômes nationaux, une voie spécifique d’enseignement professionnel au coeur de l’École de la République."

 

F Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 26 août 2022.

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