Macron encadre Ndiaye 

A la veille de la conférence de presse de Pap Ndiaye, Emmanuel Macron s'invite dans la  réunion de rentrée des recteurs le 25 août. Alors que l'Education ne fait pas partie du "domaine réservé" du président, cette intervention marque sa volonté d'imposer ses conceptions éducatives. Au risque d'affaiblir son ministre.

 

Une première

 

"C’est la première fois qu’un Président de la République participe à cet événement", précise le communiqué de l'Elysée. La réunion de rentrée des recteurs réunit avec les recteurs, tous les Dasen, les secrétaires généraux des académies et les cadres du ministère de l'éducation nationale. En intervenant directement devant cette assemblée le 25 août, Emmanuel Macron se donne un moyen d'action directe sur l'éducation nationale.

 

C'est un geste unique et donc qui sera fortement ressenti par l'encadrement du système éducatif. Jusque là c'est le ministre seul qui animait cette réunion.

 

Il le fait alors que Pap Ndiaye doit présenter sa politique éducative à la presse le 26 août lors de sa conférence de presse de rentrée. On peut s'interroger sur le sens de la démarche d'Emmanuel Macron. Elle risque d'être interprétée comme un désaveu de son ministre, soit jugé incapable de s'imposer à ces hauts fonctionnaires, soit considéré comme peu sur par rapport à la politique présidentielle.

 

L'éducation pilotée par l'Elysée

 

Car Emmanuel Macron vient pour exposer sa politique. "Il reviendra sur son ambition pour l’école et présentera les enjeux de la nouvelle méthode pour l’Education nationale, à l’image de l’expérimentation réalisée dans le cadre de Marseille en Grand", dit le communiqué. La "nouvelle méthode" c'est les débats qui seront organisés dans toutes les écoles et établissements au 1er trimestre , avec les collectivités locales et les associations locales, sur les projets des écoles et établissements. Une perspective accueillie froidement par les syndicats. A Marseille, les 59 écoles faisant partie de l'expérimentation ont reçu des fonds supplémentaires (40 000€). Il est prévu que des jurys sélectionnent des projets issus de ces débats pour les soutenir financièrement. Mais l'éducation nationale ne pourra pas financer tous les projets, loin de là.

 

On retiendra donc de cet événement deux points. Le premier c'est que le président s'investit en éducation et qu'il a l'intention d'appliquer le programme présenté lors de la campagne présidentielle. Or celui-ci va susciter des oppositions qu'il s'agisse de la nouvelle réforme du lycée professionnel ou du "nouveau pacte" imposé aux enseignants.

 

Le second point c'est la position très particulière de Pap Ndiaye. A peine nommé ministre, ses attributions lui sont ravies par le président de la République. Quel est son avenir ?

 

François Jarraud

 

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 25 août 2022.

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