Laïcité : Echec des formations ministérielles 

Selon le rapport annuel des auditeurs du très officiel IH2EF, la moitié des participants à la formation obligatoire à la laïcité organisée par le ministère n'y participent pas. "La mise en oeuvre massive par les effectifs qu'elle cible et d'une durée importante (9 heures) pourrait faire l'objet d'ajustements pour trouver pleinement sa place", précise le rapport. "Le caractère obligatoire de la formation entraine une implication inégale, sans contestation directe toutefois", remarque le rapport. Dans le premier degré "lorsque la formation est proposée en dehors des obligations réglementaires de service, elle est très peu suivie". Comme la très grande majorité des enseignants sont fortement attachés à la laïcité il faut croire que le problème est du coté de la formation imaginée par JM Blanquer. Les excès ministériels se retrouvent en effet dans des formations, comme le montre cet exemple. Françoise Lorcerie a bien montré la contradiction entre une laïcité d'interdits et d'exigences et la culture professionnelle  éducative des enseignants.

 

Le rapport IH2EF

 

 

Par fjarraud , le vendredi 22 juillet 2022.

Commentaires

  • Reformateur, le 23/07/2022 à 08:49

    La laïcité ne reposant pas sur une foi est essentiellement un juridisme. D'un point de vue scolaire, elle n'est pas une discipline, mais le cadre nécessaire à toute discipline : permettre un examen critique et libre sur toutes choses.

    De fait, la mise en place de formation sur la laïcité à quelque chose de paradoxale : ces formations n'ont pas de contenus propres et ne peuvent surtout pas être des cours de morale laïque. Elles sont alors essentiellement des questions de protocoles, pour adapter ce cadre de travail critique propre à l'école.

     Or ce que vivent les enseignants depuis des années ce sont des injonctions de toutes sortes qui ont provoqué l'overdose institutionnelle et ministérielle que l'ont sait (jusqu'au recrutement...) : injonctions pédagogiques, sécuritaires, sanitaires, laïques... Il me semble donc que ce n'est pas tant sur un fond doctrinaire de laïcité que les enseignants s'opposent à ces formations, mais plutôt sur la réitération perpétuelle d'injonctions protocolaires, rendues ici même obligatoires. Enfermer les enseignants dans une oppposition aux doctrines du ministre n'est pas raisonnable. Aprés deux années de confinements et de masque, les enseignants veulent sortir de ce cadre scolaire imposé, excessivement formel, quasi obsessionnel, et revenir au cœur de leur métier : élever au monde !

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