Maths : Un enseignement spécifique intégré à l'enseignement scientifique en première 

Le Conseil supérieur de l'Education a étudié le 20 juin 3 textes relatifs à l'enseignement de mathématique en première générale que le Café pédagogique a pu consulter. L'option annoncée par Emmanuel Macron sera en réalité un enseignement spécifique de mathématique d'une heure et demi intégré à l'enseignement scientifique de première  à la rentrée 2022. La généralisation à la rentrée 2023 n'est pas garantie.

 

L'enseignement spécifique de maths

 

Un projet d'arrêté eu une note de service sur la place des maths dans les enseignements de première générale en 2022-2023 ont été soumis le 20 juin au Conseil supérieur de l'éducation (CSE).

 

Les deux textes ne couvrent que l'année scolaire 2022-2023. Il s établissent pour cette seule année , pour les seuls élèves qui le souhaitent, s'ils n'ont pas choisi l'enseignement de spécialité mathématiques, un "enseignement spécifique de mathématiques à raison d'une heure et demi hebdomadaire en complément de la grille horaire de l'enseignement scientifique". Pour ces élèves l'horaire de l'enseignement scientifique est proté à 3h30. En terminale l'horaire de l'enseignement scientifique est maintenu à 2 heures hebdomadaires.

 

Les élèves volontaires qui auront choisi cet enseignement spécifique en première seront évalués. Ces élèves " font valoir pour le baccalauréat une note chiffrée annuelle composée, à hauteur de 40%, des notes qu’ils ont obtenues pendant l’année de première en enseignement spécifique de mathématiques et, à hauteur de 60%, des notes qu’ils ont obtenues pendant l’année de première dans les autres parties de l’enseignement scientifique. Cette note chiffrée annuelle de première est affectée du coefficient 3 prévu par les textes pour l’enseignement scientifique". Il y aura donc une évaluation à part de l'enseignement scientifique de maths dans l'ensemble de l'enseignement scientifique à hauteur de 40% de la note d'enseignement scientifique.

 

Les élèves ayant choisi l'enseignement spécifique de maths intégré à l'enseignement scientifique pourront suivre l'option maths complémentaire en terminale.

 

Le programme

 

Le programme vise à " consolider la culture mathématique de tous les élèves et leur assurer le socle de connaissances et de compétences mathématiques qui leur sera nécessaire pour réussir leur vie sociale, citoyenne et professionnelle, quel que soit le parcours de formation qu’ils choisiront par la suite ; réconcilier avec les mathématiques les élèves qui ont perdu le goût et l’intérêt pour cette discipline... ; permettre à chaque élève d’appréhender la pertinence des démarches mathématiques et de développer des aptitudes intellectuelles comme la rigueur, la logique, l’esprit critique mais aussi l’inventivité et la créativité ;  assurer les bases nécessaires à la compréhension de phénomènes quantitatifs tels qu’ils sont mobilisés dans les différents champs disciplinaires et tels qu’ils permettent d’éclairer certains débats actuels ;  permettre aux élèves qui le souhaitent de choisir l’enseignement optionnel de mathématiques complémentaires en classe de terminale".

 

Les problèmes utilisés " sont le plus souvent issus des autres disciplines, de la vie courante ou citoyenne, mais peuvent aussi être internes aux mathématiques. Le professeur de mathématiques est invité à travailler avec les professeurs des disciplines concernées afin de favoriser les articulations et les transferts, et consolider ainsi les acquis des élèves."

 

Les contenus d'enseignement concernent l'analyse de l'information chiffrée, les phénomènes aléatoires, les évolutions, la croissance linéaire, la croissance exponentielle,les variations instantanée et globale,  les automatismes.

 

Un détricotage du tronc commun

 

Pour Gwenael Le Paih, secrétaire général adjoint du Snes, "l'engagement de Macron d'offrir des maths à tous les élèves de première générale tombe à l'eau. On assiste à un détricotage du tronc commun pour tous". De fait l'enseignement n'est proposé pour la rentrée 2022 qu'aux volontaires ne suivant pas la spécialité maths et les textes ne sont pas encore sortis. On peut penser que peu d'élèves seront informés à temps et prendront cet enseignement.

 

"Pour la rentrée 2023 rien n'est décidé. Cet enseignement spécifique pourrait être réduit en 2023", nous dit G Le Paih. En effet, le ministère veut soumettre cet enseignement à la consultation prévue à la rentrée 2022. "Ils feront unbilan pour savoir quelle modalité proposer à la rentrée 2023". Si peu d'élèves ont pris cet enseignement en 2022-2023 le bilan sera vite fait.

 

Même déception sur le programme. "On nous avait annoncé une remise à plat du programme de spécialité pourqu'il y ait de la cohérence. C'est suspendu. Quant au programme de l'enseignement spécifique il ne correspond pas à ce qu'n appelle des maths de réconciliation", nous dit G Le Paih.

 

L'arrêté sur la création de l'enseignement spécifique a reçu 27 voix contre (FO, Snalc, Sgen Cfdt), 10 pour et 33 abstentions ( Fsu et Unsa) lors du CSE du 20 juin. Le texte sur le programme a eu un vote positif du Medef et de l'Apel, 18 votes contre (FO, Snalc, Sgen Cfdt) et 28 abstentions (Snes Fsu Se Unsa).

 

Pour G Le Paih cet épisode est conforme à la réforme du lycée de JM Blanquer : "les élèves sont ballotés. On est dans une complexité croissante là où JM Blanquer a promis de décomplexifier. On est dans une réforme en perpétuelle reconstruction".

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le mardi 21 juin 2022.

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