Adieu, JM Blanquer 

A l'issue du premier tour de l'élection législative dans la 4ème circonscription du Loiret, JM Blanquer est éliminé. Ainsi semble se terminer le bref parcours politique d'un ministre très particulier. Est-ce pour autant la fin du blanquérisme ? Et de ses réformes ? Les uns et les autres pourraient survivre politiquement à leur initiateur.

 

Avec 18.8% des voix à l'issue du 1er tour des législatives, JM Blanquer arrive en 3ème position et est éliminé. Parachuté dans la 4ème circonscription du Loiret, malgré une campagne menée très activement, l'ancien ministre de l'éducation nationale n'a pas réussi à s'imposer.

 

La circonscription était pourtant à sa portée. Traditionnellement détenue par la droite, avec un député sortant LR qui ne se représentait pas, JM Blanquer aurait du arriver en seconde place et bénéficier d'un front républicain pour le second tour face au candidat RN. Son entartage par deux enseignants aurait du lui bénéficier. Il n'en est rien. Et les enseignants sont pour quelque chose dans sa défaite. Il suffit de consulter la page Facebook des Stylos rouges pour voir que les enseignants du Loiret ont été très présents dans sa campagne, se mobilisant quotidiennement pour gâcher ses apparitions. La mobilisation des professeurs du Loiret contre l'ex-ministre envoyé par Paris a été réussie.

 

Certes, Emmanuel Macron lui voit un avenir politique. "Je veux saluer son engagement politique aux législatives et il sera de toute façon amené à continuer à jouer un rôle politique de premier plan dans la vie de la nation", a dit E Macron le 2 juin. Mais, ne bénéficiant d'aucun fief politique et d'aucune place dans un parti de la majorité, JM Blanquer semble devoir quitter la politique et retourner à une carrière universitaire.

 

Il rejoindra d'autres universitaires, élevés par un président de la République au rang de ministre avant d'être remerciés et de retourner dans l'anonymat. Les exemples ne manquent pas. Qu'on se rappelle de Claude Allègre, de Luc Ferry ou encore de Vincent Peillon. Cela devrait faire réfléchir Pap Ndiaye...

 

Mais, concernant JM Blanquer, impossible de ne pas penser à G de Robien, dont il fut le directeur adjoint de cabinet. Il semblait avoir tout pour réussir une carrière politique jusqu'à son arrivée à l'éducation nationale. Conseillé par JM Blanquer il y mena une politique très agressive et très hostile aux enseignants. Avant de tout perdre, y compris son fief politique d'Amiens. L'éducation nationale dévore ses ministres.

 

Le blanquérisme survivra t-il à JM Blanquer ? Comment le définir ? C'est d'abord une politique qui dresse l'opinion publique contre les enseignants pour affaiblir les résistances internes. C'est ensuite une politique qui adapte à la France les méthodes et les objectifs du nouveau management publique.

 

Le président de la République a fait le choix d'un ministre plus compatible avec les valeurs des enseignants. Il n'est plus question (pour le moment ?) de jeter les parents sur les enseignants. Mais la réforme de fond est toujours au programme. Et les mêmes porteurs des réformes (JM Huart mais aussi P Mathiot) toujours dans l'entourage ministériel. La page n'est pas tournée.

 

François Jarraud

 

 

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 13 juin 2022.

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