Macron : Des syndicats inquiets 

"Grand chelem : il a coché toutes les cases des vieilles lunes et ressorti toutes les propositions les plus clivantes et désagréables et surtout pas efficaces". Après le discours d'Emmanuel Macron le 17 mars, Benoît Teste, secrétaire général de la Fsu ironise. Mais il s'inquiète : "la dernière fois Macron a appliqué son programme. Il est allé au bout de sa logique". Même inquiétude pour Stéphane Crochet, secrétaire général du Se-Unsa : "On a la sensation que le président s'il est réélu poursuivra sur les mêmes voies".

 

Benoit Teste (FSU)

 

"Ce discours joint l'inutile au désagréable. Il est inutile et néfaste", nous dit Benoît Teste. "L'obligation de remplacer les professeurs absents au pied levé c'est une formule démagogique. C'est infaisable sauf à faire n'importe quoi ou de la garderie. Un remplacement ça se prépare. Il faut anticiper le cours. Cela fait 30 ans qu'on répète qu'il faut obliger les enseignants à remplacer les absents mais ça ne fonctionne pas".

 

Sur la revalorisation contre davantage de travail, B Teste juge "hallucinant" d'alourdir encore les conditions de travail. Il relève qu'il est toujours sans aucun chiffre sur le dégel du point fonction publique.

 

"Mais il y a une nouveauté encore plus effrayante", poursuit B Teste, "avec la publication des résultats des classes. Cela donne la possibilité aux parents de faire du benchmarking et de comparer les résultats des professeurs. Cette idée d'uen école à la carte on voit ce que ça peut donner. Cela mettra les enseignants en difficulté, entrainera le "teach to test" et e reflètera pas le niveau atteint. Le recrutement des enseignants su profil est aussi une fausse bonne idée: quand on recrute sur profil on favorise la fabrication de CV. L'intérêt des élèves n'est là qu'en apparence. Dans la réalité cela renforce les inégalités.  Le lycée professionnel est d'ailleurs dans son viseur. C'est inquiétant car c'est la jeunesse la plus défavorisée mais que le LP parvient à qualifier. E Macron veut tout lacher au profit de l'apprentissage, abandonner toute ambition éducative pour ces jeunes de 15-16 ans".

 

Surpris par le manque d'inventivité d'E Macron, B Teste l'est encore plus par la violence de son programme. "C'est la destruction de tout cadre national et bienveillant pour les élèves et les personnels, une école de la concurrence totale. J'espère que ce programme ne sera pas appliqué. Mais la dernière fois Macron a appliqué son programme. Il est allé au bout de sa logique", relève t-il. "Il faudra que l'on soit d'autant plus mobilisés dès le début du quinquennat".

 

"E Macron semble reconnaitre aujourd'hui un vrai souci d'alliance entre les enseignants et le ministre. Mais la concertation qu'il semble annoncer avec déjà des propositions très fermées ne le conduit pas à retrouver la confiance des enseignants", nous dit Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa. "La revalorisation liée à des missions méconnait la réalité du métier et l'engagement des personnels. On veut faire entrer les question d'éducation dans les logiciels de l'évaluation nationale mais en réalité ça ne marche pas comme cela. Pour les LP, E Macron oublie que les jeunes ont besoin de formation citoyenne globale. L'apprentissage ne peut pas être l'unique réponse".

 

Stéphane Crochet (Se Unsa)

 

Pour Stéphane Crochet , E Macron "poursuit des logiques de 2017 en faisant des propositions qui sont avant tout faites pour sonner à l'oreille des électeurs sans reconnaitre l'école d'aujourd'hui. Si le président veut vraiment engager ce travail il faut commencer par un constat partagé et accepter de regarder l'école".

 

Stéphane Crochet se dit inquiet. "On a la sensation que le président s'il est réélu poursuivra sur les mêmes voies".

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 18 mars 2022.

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