Covid : Un protocole allégé alors que l'épidémie rebondit 

Publiée le 10 mars, la nouvelle "foire aux questions" du ministère multiplie les appels à la prudence. Il y a des raisons à cela : les taux d'incidence sont repartis à la hausse dans les écoles et établissements scolaires. Le calendrier politique semble avoir eu raison du calendrier sanitaire. Les conséquences sur le fonctionnement des établissements risquent d'être sérieuses. Sans précautions, le covid pourrait à nouveau empêcher de faire cours.

 

Un nouveau protocole prudent

 

On l'avait bien noté. Le nouveau protocole sanitaire, précisé dans la foire aux questions du 10 mars, reste prudent. Certes les élèves et les adultes peuvent retirer le masque en intérieur à partir du 14 mars. Mais ils peuvent aussi ne pas le faire. Le masque reste "fortement recommandé" pour les personnes contacts à risques et aussi pour les cas confirmés après leur retour en classe. Les règles d'aération des salles sont elles aussi maintenues. Le brassage des élève redevient possible mais "il est recommandé dans un premier temps et dans la mesure du possible de limiter les brassages trop importants".

 

Si le ministère suit les décisions politiques, il envoie des signaux qui contredisent la communication sur la fin de l'épidémie. Il semble ne pas prendre la responsabilité des consignes nationales.

 

La 6ème vague arrive ?

 

Il y a à cela des raisons. Partout en Europe de l'ouest l'épidémie redémarre. En France plus de 70 000 nouveaux cas ont été comptés en fin de semaine soit 11% de plus que la semaine précédente.  Le nouveau variant Omicron B2 est en train de remplacer le B1 et il est encore plus contagieux que lui. Nos voisins connaissent déjà un rebond plus important que nous : +16% en Allemagne, +17% en Italie, + 33% au Royaume Unie. Une nouvelle vague descend du nord de l'Europe vers le sud ouest.

 

Cela se voit dans les taux d'incidence chez les jeunes d'âge scolaire. Pour les écoliers il est remonté à 846 alors qu'il avoisinait 600 la semaine dernière. Un tiers des départements métropolitains ont franchi la barre des 1000. C'est la cas dans l'ouest (Finistère 2346), de l'est (Meuse 1830) , du centre ouest (Indre 1554). Concrètement cela veut dire que la probabilité d'avoir un élève malade dans sa classe est de 76% dans l'Indre, 89% en Finistère, 82% en Meuse.

 

Les effets chez les élèves

 

Chez les collégiens, le taux d'incidence est de 736. 16 départements métropolitains ont aussi dépassé 1000 dans les mêmes régions. Il n'échappe à personne que ce sont les académies qui ont repris l'école en premier le 21 février. Inversement les académies rentrées en dernier ont aujourd'hui le taux d'incidence le plus faible (Ile de France :Paris 360). Enfin chez les lycéens 13 départements dépassent 1000 avec un taux moyen de 691. A noter la Martinique où l'épidémie explose : taux d'incidence de 10 274.

 

Les données ministérielles donnent une image imparfaites de ces réalités. Pour la semaine de 3 au 10 mars le ministère déclare 40 493 élèves contaminés soit le double de la semaine précédente (26 699). Mais le ministère de la Santé compte 25 457 nouveaux cas chez les jeunes d'âge scolaire pour la seule journée du 7 mars. Ce rebond de l'épidémie invite à la plus grande prudence.

 

Les enseignements à nouveau désorganisés

 

Le nouveau protocole aura aussi des conséquences pédagogiques. "Cette mesure s’est accompagnée d’une évolution du protocole de contact tracing qui étend notablement le nombre d’élèves et de personnels cas-contacts à risque potentiel : toute la classe, et tous les élèves des groupes notamment en lycée, sont concernés, ainsi que tous les professeurs qui ont eu l’élève en classe sans porter le masque, au lieu des quelques élèves auparavant dans les lieux fréquentés sans masque (cantine, EPS…). Cela va alourdir considérablement le travail des établissements scolaires pour réaliser ce tracing", prévient déjà le syndicat de personnels de direction ID FO. "De plus, le nombre d’élèves et de personnels non vaccinés contacts à risque qui seront en éviction va également augmenter mathématiquement. Les incidences sur les apprentissages et, en lycée, sur la représentativité des moyennes trimestrielles des disciplines évaluées en contrôle continu pour le baccalauréat risquent d’être non-négligeables". Un avis partagé par le syndicat majoritaire Snpden Unse : ""Le nouveau contact tracing va engendrer un surcroit de travail pour les personnels de direction et un nombre d'isolements d'élèves et de personnels injustifié", estime Freddy Leroux, secrétaire départemental 77. Le masque va vite se faire regretter ?

 

François Jarraud

 

Les cartes de Germain Forestier

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 14 mars 2022.

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