"L'extension et la magnitude des impacts du changement climatique sont plus importants que ce que nous avions estimé dans nos précédents rapports". Le nouveau rapport publié par le GIEC le 28 février est alarmant. Il décrit continent par continent les effets dévastateurs déjà présents du changement climatique et appelle , une nouvelle fois , au sursaut.
Des effets déjà présents
Le rapport souligne les effets déjà présents du changement climatique. C'est d'abord la "détérioration de la structure et du fonction des écosystèmes et de leur capacité à s'adapter". Selon le rapport la moitié des espèces sont déjà impactées et des centaines d'espèces ont déjà déserté des écosystèmes locaux à cause des pics de chaleur. "Certaines pertes sont déjà irréversibles", écrit le GIEC comme de premières espèces mises en extinction par le changement climatique.
Le GIEC souligne également les impacts sur les hommes comme la sécurité de l'approvisionnement en eau dans certaines régions, une plus faible production alimentaire et des effets sur la santé des hommes. "Le changement climatique affecte déjà la santé physique des hommes et leur santé mentale" , écrit le GIEC.
Et ceux à venir en Europe
Le GIEC évalue aussi les effets selon différents scénarios. "Dans les écosystèmes terrestres, 3 à 14% des espèces sont menacées d'extinction avec un réchauffement de 1.5°C", écrit le GIEC. "IL augmenterait à 3 à 18% avec 2°C et 3 à 29% avec 3°C, 3 à 39% avec 4°C et 3 à 48% avec un réchauffement de 5°C". Une situation qui entrainerait une pression accrue sur l'alimentation humaine.
Le rapport détaille les effets du changement climatique pour chaque continent. En Europe,le réchauffement, qui n'atteint "que" 1.1°C, a déjà des effets par exemple l'augmentation de la fréquence des vagues de chaleur et des sécheresses. Il annonce 4 risques à partir d'un réchauffement de 2°C.
Le premier est la hausse de la mortalité à cause de la chaleur. ON aurait un doublement ou un triplement des décès des personnes sensibles à la chaleur avec un réchauffement de 3°C par rapport à 1.5°C. Au delà de 3°C on dépasserait la limite de l'adaptation des hommes et de leur système de santé.
Le second risque concerne les récoltes. "De substantielles pertes de production agricole sont prévues pour la plupart des zones européennes au 21ème siècle", annonce le GIEC, principalement si le réchauffement atteint 3°C.
Cela en lien avec le 3ème risque qui est la rareté de l'eau. En Europe du sud, selon le GIEC, plus d'un tiers de la population sera concernée par le manque d'eau avec un réchauffement de 2°C. Le risque sera double à partir de 3°C. Le 4ème risque concerne les inondations qui devraient devenir plus fréquentes.
Le GIEC propose des solutions techniques pour faire face à ces risques. Mais il dénonce le manque d'engagement des populations et l'insuffisante mobilisation financière.
François Jarraud
Le rapport