Meirieu : Le danger n'est pas le wokisme 

" La tentation est grande de voir dans le « wokisme » un coupable idéal : il permet même à certains de « faire d’une pierre deux coups » : s’exonérer de la moindre responsabilité dans la montée des crispations identitaires et y participer en toute bonne conscience. Considéré comme seul responsable de nos enkystements et de nos intolérances, le complot « woke » confère une identité à bon compte à celles et ceux qui le combattent… et leur permet de faire ainsi, à leur tour, ce que, précisément, ils lui reprochent : exclure les « excluants »", écrit Philippe Meirieu sur son blog. " En nous alertant sur la souffrance vécue par les opprimés, il nous permet de prendre en compte leur expérience et d’élargir notre humanité au-delà de nos complicités claniques. En nous invitant à comprendre et à déconstruire les rapports de domination, il nous aide à dépasser la vision trop répandue d’une émancipation fondée sur la possibilité donnée à quelques dominés de devenir, à leur tour, des dominants. À ce titre, il y a dans le « wokisme » quelque chose de profondément progressiste, au sens le plus fort de ce terme : qui nous fait progresser en humanité, agrandir le cercle des « humains de plein droit »." Mais, pour P Meirieu, "on ne peut, en aucun cas, se prétendre authentiquement humaniste et progressiste quand on réduit un sujet à ses origines, son âge, son sexe ou son genre, son orientation sexuelle ou quoi que ce soit d’autre. Car, l’essentialisme a une histoire que nous connaissons bien..."

 

Sur son blog

 

Par fjarraud , le mercredi 26 janvier 2022.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces