20 janvier : Des enseignants déterminés dans la rue 

"Je suis là car l'école est en souffrance". Professeure des écoles, Jeanne "n'y arrive plus" faute de moyens. Mathilde, professeure de français, déplore aussi le manque de moyens. Alors que les manifestants brodent largement sur le thème d'Ibiza, ce n'est pas la désinvolture du ministre qui les mobilise. Ce qui les amène à faire cette seconde journée de grève c'est la grande misère de l'école, mise à nue par la crise sanitaire.

 

Maintenir la pression

 

 Alors que le ministère annonce 1.63% de grévistes, l'opportunité de cette seconde journée d'action lancée par la Fsu, la Cgt, FO et Sud n'est pas évidente. Pour Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp Fsu, ce taux ne signifie rien : "ce n'est pas une journée de grève mais de mobilisation", nous dit-elle. Elle souligne des "mobilisations partout en France". "On maintient la pression pour que le gouvernement aille au bout de ce qu'il annonce et même au delà". "On est dans une logique de rapport de force", nous dit Jules Siran, co secrétaire fédéral de Sud Education. "Cela montre au gouvernement que la question n'est pas réglée avec les annonces de jeudi". Sud demande un collectif budgétaire pour créer des postes.

 

Les annonces du 13 janvier commencent à se concrétiser. Selon G. David les masques chirurgicaux et FFP2 seront acheminés dans la semaine prochaine. A cette date, le ministère prendra contact avec les personnes inscrites sur liste complémentaire pour leur proposer un poste, y compris ceux qui sont devenus contractuels. Cela devrait concerner environ 800 personnes.

 

"On n'y arrive plus"

 

Dans le cortège parisien, Jeanne Haro, professeure des écoles à Paris, manifeste car "l'école est en souffrance". Pour elle, "les problèmes sanitaires aggravent la situation d'une école déjà maltraitée". Sur le plan sanitaire, le manque de lavabos, l'absence de gel, rendent le quotidien des élèves et des professeurs plus difficile. "On ne peut pas assumer tous les problèmes", nous dit-elle. "On n'y arrive plus faute de moyens et de considération. Cela fait 20 ans que j'enseigne. Je me demande comment je vais tenir encore 20 ans", nous dit-elle.

 

Mathilde, professeure de français dans le 92 est là "cause du manque de moyens dans l'éducation nationale", nous dit-elle. "C'est un problème ancien qui est révélé par la crise sanitaire. On a de plus en plus d'élèves. Il y a de moins en moins d'adultes dans les établissements. C'est la raison pour laquelle je suis là." Elle refera grève le 27 janvier.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le vendredi 21 janvier 2022.

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