Le gouvernement allège encore le protocole 

C'est une claque pour les enseignants. Dorénavant il n'y a plus de test antigénique ou PCR pour les élèves cas contact. Ce 1er test est  remplacé par un simple autotest et une seule attestation sur l'honneur des parents pour les 3 autotests, a déclaré Jean Castex sur France 2 le 10 janvier. Auparavant, JM Blanquer avait déjà annoncé dans la matinée que les élèves d'une classe où un cas de covid est détecté peuvent rester toute la journée dans la classe. Alors que l'épidémie vide les salles de classe le gouvernement choisit de casser le thermomètre. En supprimant le test PCR ou antigénique, le gouvernement supprime l'entrée des élèves malades dans les statistiques et tout contrôle médical de l'état viral des élèves. A la veille d'une journée de grève soutenue par tous les syndicats de l'éducation, le gouvernement montre le peu de cas qu'il fait de la santé des personnels de l'éducation et des élèves. Ces mesures sont annoncées sans consultation des syndicats. Pour Guislaine David, co secrétaire générale du Snuipp Fsu, interrogée par le Café pédagogique, le gouvernement joue les parents contre les professeurs.

 

Casser le thermomètre

 

Jusque là, après la découverte d'un élève positif au covid, ses camarades devaient faire un test PCR ou antigénique, fait en laboratoire ou en pharmacie, suivi de deux autotests à J2 et J4. Sur France 2, le 10 janvier, Jean Castex annonce que le test PCR ou antigénique est remplacé par un autotest. Le diagnostic du 1er tests et les deux attestations sur l'honneur des parents sont remplacées par une seule attestation parentale.

 

"Quand un cas est décelé dans une classe on demande à tous les autres enfants de se tester. Mais dans ces cas on ne demande pas aux parents de venir chercher son enfant à la sortie de l'école", ajoute P Castex. Ainsi les élèves cas contacts, potentiellement positifs, restent ensemble toute la journée. JM Blanquer avait déjà fait cette annonce le matin sur la même chaine de télévision, puis lors d'une visite dans une école de l'Essonne.

 

Pour J Castex, ces mesures sont prises avec l'objectif "de laisser au maximum les écoles ouvertes". Selon lui le 10 janvier on comptait 10 453 classes fermées. Effectivement en ne faisant pas passer aux cas contacts le test ¨PCR ou antigénique, le gouvernement supprime le seul controle sérieux du statut viral des élèves. Du coup les statistiques de jeunes contaminés dégringolent et la prophétie gouvernementale du déclin de la vague épidémique se réalise. Les enseignants doivent dorénavant à la fois garder les élèves cas contacts toute la journée et les reprendre en classe sans contrôle sérieux de leur statut.

 

Ces décisions sont prises alors que la hausse fulgurante des taux d'incidence montre que le gouvernement laisse filer l'épidémie en milieu scolaire. Le taux d'incidence moyen en élémentaire est de 3191, soit un cas en moyenne par classe, 3237 au collège et 4707 au lycées. Certains départements dépassent les 7000 au lycée sans entrainer la fermeture immédiate des établissements.

 

"Il est où le dialogue social ?"

 

"Je suis stupéfaite de ces annonces", nous a dit Guislaine David, co-secrétaire générale du Snuipp Fsu, le premier syndicat d'enseignants du 1er degré. "On a un préavis de grève avec la totalité des organisations syndicales qui appellent à la grève (le 13 janvier) et à sécuriser les écoles et le premier ministre, sans consulter les syndicats, fait des annonces qui vont faciliter la vie des parents mais en aucun cas protéger les écoles des contaminations". Outre la fiabilité relative des autotests, elle souligne que les parents qui ont du mal à en trouver deux aujourd'hui devront en trouver 3. "On peut douter que ces tests soient réalisés", nous dit-elle. Pour elle, "le gouvernement fait le choix des parents contre les professeurs"

 

Le matin du 10 janvier, JM Blanquer a longuement insisté sur le dialogue avec les syndicat. "Le dialogue social est total", dit-il. "Les syndicats le savent : ils ont notre oreille". "Il est où là le dialogue social", demande G Davis. "Nos demande ne sont même pas discutées et à 20 heures le gouvernement fait ses annonces". Pour elle cela va mettre en danger élèves et professeurs. "Rien que cette mesure de ne plus aller chercher son enfant tout de suite, on imagine les contaminations. Prenez par exemple en maternelle 30 enfants au dortoir avec quelques cas de covid ils se contaminent tous entre eux".

 

Pour G David, "le gouvernement ne répond pas à la colère des enseignants". Elle annonce déjà des taux de grévistes élevés dans le premier degré avec par exemple 55% de grévistes en Ile de France. Les annonces du gouvernement pourraient faire monter la pression. Le gouvernement ne tient aucun compte des demandes des personnels et vient d'augmenter les risques qui pèsent sur eux.

 

François Jarraud

 

Sur France Bleu

 

 

 

Par fjarraud , le mardi 11 janvier 2022.

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