Covid : Les syndicats face à la désorganisation de l'Ecole 

L'allègement du protocole sanitaire en pleine vague Omicron met les personnels au pied du mur. C'est leur santé qui est en jeu. Et aussi le maintien des enseignements. Premières réactions syndicales...

 

L'intersyndicale dépassée par les décisions ministérielles

 

" Nos organisations sont très inquiètes concernant les conditions de la rentrée prévue le 3 janvier. Dans les conditions prévues, les écoles et établissements seront fortement désorganisés par les absences non remplacées de personnels malades ou cas-contacts, alors même que depuis le début du quinquennat, le ministère n’a rien fait pour renforcer les moyens de remplacement ! Cela mettrait en péril la continuité du service public d’éducation", écrivaient le 31 décembre dans un communiqué commun la Cgt, Sud, la Fsu et le Snalc. Ils demandaient des capteurs de Co2, la ventilation mécanique, l'admission des reçus sur liste complémentaire et un protocole plus strict.

 

Préavis de grève déposés

 

Deux jours plus tard, Sud Education fait part de son inquiétude. " Le ministère, en cohérence avec les consignes gouvernementales par ailleurs, assouplit en réalité le protocole", écrit Sud. "Si la répartition des élèves en cas d’absence de professeur·e dans le premier degré est impossible, la règle de la fermeture de la classe à partir de 3 cas positifs est abandonnée : plus aucune fermeture automatique de classe n’est dorénavant prévue. Les règles d’isolement des personnels et des élèves sont drastiquement revues à la baisse. Le nombre de jours d’isolement de personnels positifs est réduit à 7 jours maximum, 5 jours si l’on est en mesure de présenter un test négatif et en l’absence de symptômes. Pour les personnels cas-contacts vacciné·es, il n’y a plus aucune mesure d’isolement. Pour ce qui est des élèves, un test négatif le jour du contact avec une personne positive suffit à rester en classe, test qui doit être confirmé le troisième et le cinquième jour, avec à chaque fois un maintien en classe en cas de test négatif... Au-delà d’envoyer personnels et élèves au casse-pipe, ce nouveau protocole va rendre encore plus difficiles des conditions de travail qui l’étaient déjà largement trop. Dans le premier degré, en particulier, le suivi des tests des élèves cas-contact va être ingérable. La gestion du retour des élèves munis d’un test positif, dans le cadre du protocole mis en œuvre le 29 novembre, était déjà difficile pour les personnels : suivre dorénavant la transmission de trois tests pour chaque élève cas-contact va être infaisable pour les directeurs et directrices d’écoles, sans parler des professeur·es des écoles dont ce n’est dans tous les cas pas la mission. Dans le 2d degré, il en est de même, et ce seront de nouveau les personnels les plus précaires, et notamment les AED, qui vont voir leurs missions s’alourdir." Le syndicat appelle à " définir des perspectives de mobilisation en cas d’absence de prise en considération de leurs revendications, y compris la grève". plusieurs syndicats ont déposé un préavis de grève pour la semaine de la rentrée. C'est le cas de Sud Education mais aussi du Snes Fsu et de la Cgt.

 

Sur France TV Info, Guislaine David, co secrétaire générale du Snuipp Fsu fait part de ses inquiétudes. A propos des nouvelles règles des autotests à J+2 et J+4,  elle évoque "une usine à gaz... On ne pourra pas assurer les deux, présentiel et distanciel... On va vivre des semaines très complexes, les enseignants ne sont pas sereins".

 

"Puisse le sort nous être favorable"...

 

Le Se-Unsa faisait part aussi le 1er janvier de son désarroi. " Alors que l’épidémie s’emballe encore davantage, les écoles, collèges et lycées rouvriront lundi 3 janvier dans une grande appréhension des jours à venir", écrit Stéphane Crochet, secrétaire général. "À celle-ci s’ajoute la tension suscitée par un ministre qui veut s’accaparer notre objectif commun de sauvegarder la scolarité de nos élèves. Répéter en boucle « L’école ouverte » en laissant supposer que les questionnements et demandes de la profession cachent une volonté de fermer nos classes est contre-productif alors qu’il faudrait favoriser la cohésion avec les personnels, ainsi qu’entre les familles et l’École, écouter les besoins et aussi faire preuve d’humilité quand on ne sait pas ce que sera la situation des prochaines semaines". Le 2 janvier le syndicat juge le nouveau protocole dans un tweet : "cette stratégie est très inquiétante". Ce même jour, le syndicat SNMSU des médecins Unsa trouve la bonne formule :  "puisse le sort nous être favorable"...

 

François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 03 janvier 2022.

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