Omicron : Les syndicats mobilisent pour la rentrée  

Les annonces du premier ministre le 27 décembre et de JM Blanquer, le lendemain, n'ont pas convaincu les syndicats d'enseignants. Alors qu'Omicron double Delta, c'est la désorganisation des écoles et des établissements qui s'annonce avec la multiplication des contaminations. Les syndicats demandent des masques FFP2 pour les personnels. Le Snes Fsu et Sud éducation ont déposé des préavis de grève.

 

Les décisions attendues sur les durées d'isolement

 

Peut-on ignorer l'arrivée d'Omicron ? C'est le pari fait par le gouvernement qui a écarté le 27 décembre le report de la rentrée et les demi-jauges. L'annonce par JM Blanquer, le lendemain, de 2 ou 3 tests pour les élèves cas contacts du premier degré semble bien insuffisante et elle n'est pas confirmée par ses services. On attend maintenant de nouvelles décisions sur les durées d'isolement. La nouvelle décision (27 décembre) du CDC américain semble montrer la voie. Aux Etats Unis, la durée d'isolement d'une personne cas confirmé passe à seulement 5 jours. Les personnes cas contact totalement vaccinées continuent à travailler à condition de porter un masque. Les autres sont isolées 5 jours seulement. Ces nouvelles mesures ne garantiraient pourtant pas un fonctionnement normal des établissements scolaires alors que la France se rapproche des 200 000 contaminations par jour. Les enseignants étaient déjà très rarement déclarés cas contacts même quand plusieurs cas étaient détectés parmi leurs élèves. L'immobilisme du gouvernement sur l'Ecole devient incompréhensible.

 

Deux appels à la grève

 

"Le gouvernement n’accorde aucune considération pour la santé des élèves et des personnels d’éducation", estime Sud éducation. "Outre le risque proprement sanitaire, les personnels vont devoir travailler à la rentrée avec des classes à effectif variable, dans des établissements dysfonctionnels du fait des absences non remplacées, avec une gestion erratique de l’avancée des programmes, la mise en oeuvre du télétravail dans l’Éducation dans les établissements scolaires. Tous ces dysfonctionnements vont accroître encore le stress, la fatigue et de la souffrance au travail pour l’ensemble de la communauté éducative". Le syndicat demande des masques FFP2, des tests systématiques et a déposé un préavis de grève pour la rentrée.

 

"La contradiction entre le constat et les propositions est immense et l’absence de solutions pour sécuriser les établissements scolaires confirme le peu de considération que ce gouvernement porte à notre système éducatif en temps de crise", écrit le Snes Fsu. Il demande lui aussi des masques FFP2, des tests systématique, des dispositifs d'aération. Le Snes a déposé un préavis de grève pour la semaine de rentrée.

 

"Il faut savoir fermer les classes"

 

Le Snuipp Fsu rappelle que "protéger l’école, c’est également protéger la société dans son ensemble.  Alors qu’un tiers des enseignants et enseignantes devrait être touché par le Covid en janvier, selon les projections du Conseil scientifique, l’appel aux néo retraités et la recherche de personnels contractuels montrent une nouvelle fois la volonté de faire à moyens constants et la non prise en compte du réel du terrain par le ministère". Le Snuipp demande l'intervention du premier ministre pour la mise en place de la ventilation mécanique dans les classes, des tests systématiques et des masques FFP2.

 

"Pour maintenir les écoles, collèges et lycées ouverts sur le long terme, il faut savoir fermer ponctuellement les classes rapidement pour les rouvrir après 7 jours, avec des résultats de tests négatifs à l’issue de cette période. Le cumul enseignement en présentiel/distanciel doit être stoppé !", estime le Se Unsa. Le syndicat demande "un accès prioritaire à la vaccination" pour les enseignants, des capteurs de Co2 et "une indemnisation forfaitaire de leurs achats de masques et autotests pour en finir avec les attentes de distribution de cette protection".

 

Vers la désorganisation ?

 

Presque deux ans après le déclenchement de l'épidémie, l'absence d'investissements pour la protection des élèves et des personnels dans les locaux scolaires risque de se payer au prix fort avec un variant très contagieux et semblant cibler particulièrement les jeunes. A quelques jours de la rentrée, le gouvernement s'interdit pourtant de gagner du temps. L'immobilisme ministériel, cramponné à l'ouverture intégrale à n'importe quel prix et à une gestion au moins coutant, pourrait bien se traduire par une désorganisation durable du système scolaire et de grandes souffrances pour les élèves et les personnels.

 

François Jarraud

 

Snes

Snuipp

Sud

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 23 décembre 2021.

Commentaires

  • caroudel, le 30/12/2021 à 11:17

    Faire grève ? C'est montrer son degré de responsabilité dans cette société scolaire. Mais c'est inutile, cela ne rapportera que quelques deniers dans l'escarcelle du Ministre qui les reversera dans le budget global.

    Il vaut mieux envoyer chaque jour un état des enfants et des personnels atteints du COVID aux parents d'élèves et à l'administration en signalant les non remplacements et le nombre de classes fermées. Alerter la presse locale en lui communiquant ces états.

    On vous dira que le droit de réservevous l'interdit, c'est faux : quand on met la vie des enfants en danger il n'est plus question de tergiverser. Même à l'armée, où l'obéissance est poussée à l'extrême (sa vie), il faut désobéir dans certains cas, c'est même dans le règlement.

    Le Ministre veut protéger l'économie, c'est bien, mais pas à n'importe quel prix. Sachez Collègues qu'on reconnaît ainsi une de vos fonctions qui n'est pas rémunérée : permettre le"gardiennage" des enfants pendant que les parents travaillent. On veut bien faire société à condition que cela se fasse dans l'égalité.

    On peut regretter qu'une décision ferme n'ait pas encore été prise : vaccination obligatoire pour tous. C'est dans cette décision que réside la liberté de notre société et pas dans le choix personnel qui met les autres en danger.

    Quand survient la guerre on ne vous demande pas si vous voulez tuer, on vous fournit l'arme ou on vous exécute. On en est là, avec mes excuses pour ce rappel, je suis un pacifiste dans l'âme. Bon courage, collègues!

    Un retraité pour qui il est facile de discourir…


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