Les syndicats stupéfaits par la gestion sanitaire de JM Blanquer 

"Incompréhensible". "Déraison". "Déni". "Pas à la hauteur". Les syndicats enseignants expriment à la foi leur surprise devant les mesures annoncées par JM Blanquer le 25 novembre et leur opposition. Une nouvelle fois le ministre semble faire peu de cas du risque du covid pour les personnels et les élèves et privilégier les parents et le maintien de l'activité économique. Florilège.

 

"Un changement de stratégie incompréhensible" estime le Se Unsa. "Dans la situation actuelle d’une 5ème vague, la limitation des fermetures de classe ne peut pas être le 1er objectif. La substitution de la règle de la fermeture de classe durant 7 jours, dès un cas positif, par celle de tests de tous les élèves de la classe concernée selon deux modalités est incompréhensible en matière de stratégie. Quant aux modalités de mise en oeuvre, les premières annonces n’ont pas permis de les comprendre", dit le sydnicat. Il juge la politique choisie "risquée sur trois aspects au moins : la circulation du virus ; le climat entre l’école et les familles alors que pour la plupart d’entre-elles, elles ne pourront bénéficier de tests à l’école mais devront les faire à l’extérieur; la capacité de l’Ecole à gérer le suivi individuel des élèves du point de vue de leurs tests et également de leur scolarisation". Le Se Unsa "demande au ministère de discuter au plus vite avec les organisations syndicales pour déterminer chaque détail avant une mise en oeuvre qui apparait aujourd’hui trop floue et trop périlleuse".

 

"Alors que l’épidémie flambe et que les scientifiques alertent sur la nécessité de restreindre au maximum la circulation du virus pour freiner les contaminations, le gouvernement allège les mesures à l’école primaire où les 6 millions d’élèves ne sont pas vaccinés... Le gouvernement met ainsi en danger les élèves, les personnels et leurs familles", déclare le Snuipp Fsu. Pour le syndicat, "La décision de ne plus fermer les classes au premier cas de covid positif va contribuer à accroître l’épidémie. Cet allégement intervient alors que le taux d’incidence des 6-10 ans est extrêmement élevé, 346 cas pour 100 000 contre 193 pour l’ensemble de la population, et prend le contrepied des connaissances scientifiques. En plus de ne pas briser les chaînes de contaminations en cas de fort pic épidémique, la généralisation de l’expérimentation en cours dans dix départements de non fermeture et de test de l’ensemble des élèves suite à la découverte d’un cas positif va prendre du temps à se mettre en place. Sans compter qu’elle se montre extrêmement chronophage et compliquée à mettre en oeuvre par les directrices et directeurs d’école". Le Snuipp "appelle solennellement le gouvernement et le ministère de l’éducation à revenir sur cette annonce en conservant la règle protectrice de la fermeture de classe au premier cas".

 

"Il est très difficile de comprendre (aussi bien pour les collègues que pour le reste de la population) qu'alors que l'épidémie s'intensifie très vite, la seule mesure prise est un protocole de test moins strict que le précédent", déclare le Snalc.

 

Pour Sud Education , "La seule nouvelle mesure annoncée concerne un assouplissement de l’existant dans le premier degré... L’absence de précision apportée sur la nature des tests et les modalités de déclaration de leurs résultats par les parents montre que le risque est important qu’il s’agisse d’une nouvelle usine à gaz. Disons-le tout net : le ministre ne prend une nouvelle fois pas la mesure de la situation et continue dans la politique du déni". Pour Sud, "Pour faire face de manière durable à la crise sanitaire, la seule solution pérenne est de recruter massivement des personnels afin de faire baisser de manière durable le nombre d’élèves présent·e·s simultanément dans les classes, les écoles et les établissements".

 

La CGT est peut-être la moins caustique. La mesure prise dans le 1er degré "peut être comprise comme un desserrement de la vigilance à l’heure où toutes les mesures doivent être prises afin de garantir au maximum la sécurité sanitaire des personnels et des familles, mais aussi de garantir le fonctionnement le plus normal des écoles. Pour nous, il est hors de question de laisser croire aux personnels et aux familles que plus aucune classe ne sera fermée au regard de la complexité de mise en oeuvre de ces mesures", écrit la Cgt. "La CGT Éduc’action continue de revendiquer la création immédiate de postes afin de multiplier les dédoublements et d’augmenter les moyens de remplacement pour éviter au maximum le brassage lors d’absences de collègues".

 

F Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 26 novembre 2021.

Commentaires

  • Chabic, le 28/11/2021 à 13:32
    Toujours assez étonnant ce parti pris du Café Pédagogique qui fait le choix systématique d'éviter de mettre en lumière les positions de FO enseignement, avec sa fédération la FNEC-FP-FO qui est l'une des fédés principales de l'Education Nationale... une raison particulière peut-être ?
    • fjarraud, le 28/11/2021 à 16:21
      Peut etre déjà le fait qu'au moment où a été écrit cet article deux syndicats ne s'étaient pas exprimés sur ce sujet...
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