L’expo de la semaine : « Picasso l’étranger » 

Tout n’a pas été dit sur Picasso, l’artiste mythique du 20ème siècle. Le Musée de l’histoire de l’immigration montre un pan méconnu de sa vie: son statut d’étranger et ses démêlées avec l’État français. L’exposition s’appuie sur des archives, notes, et fiches administratives pour porter un autre regard sur la trajectoire et la vie du peintre, sur la création et la réception de son œuvre. Elle met en lumière les liens entre l’histoire politique et l’œuvre de l’artiste. L’exposition « Picasso l’étranger » est accessible à partir du cycle 3, en visite autonome et en visite guidée.

 

Le « paradoxe Picasso »

 

L’exposition dévoile un aspect de la vie de Picasso jusqu’ici méconnu, malgré la quantité d’ouvrages consacrés à un artiste aussi célèbre. Elle propose une approche inédite de l’artiste espagnol, en explorant ses rapports complexes avec les institutions françaises et le rôle de son statut d’étranger dans son incroyable créativité. Près de 300 pièces, documents d’archives, lettres, photos, tableaux, croquis… dévoilent une facette complètement cachée  de la vie personnelle de Picasso, celle de l’étranger. 

 

Un parcours chronologique en cinq  étapes

 

Le parcours montre en cinq étapes, l’évolution de la place de Pablo Picasso dans la société française et le rejet dont il a fait l’objet :  « L’anarchiste surveillé dans le labyrinthe parisien (1900-1906) », « À la tête de l’avant-garde ! (1906-1914) », « Un artiste dans tous ses états (1917-1939) », « La France aux Français ! (1939-1945) », « Sur la vague des trente glorieuses (1944-1973) ». Les archives policières sont mises en avant, tout au long du parcours.

 

Dès 1901, par erreur, Picasso avait été fiché par la police comme  « anarchiste surveillé », suite à sa présence au sein de la colonie catalane, dont certains membres étaient repérés  comme anarchistes.  Pendant quarante ans, dans les administrations françaises,  il sera considéré avec suspicion, comme étranger, homme de gauche, artiste d’avant-garde. L’exposition suit sa vie à Paris au tout début du 20ème siècle, commente son arrivée sans savoir  parler un mot de français, ses premières amitiés, ses premiers succès, jusqu’aux nombreux problèmes administratifs, comme le rejet de sa demande de naturalisation française en 1940. En 1947, le peintre obtient finalement une carte de « résident privilégié » qui vient mettre fin à une situation  de précarité longue de plus de quarante ans. L’exposition se termine sur ses trente dernières années de carrière, tandis qu’il s’installe dans le midi, diversifie ses œuvres et profite d’une gloire méritée.

 

Autour de l’exposition

 

Des visites guidées de l’exposition sont prévues tous les week-ends. Des ateliers sont proposés aux enfants de 6 à 10 ans : « Mon masque et Picasso » et « Mon cahier surréaliste ». Une journée d’étude et de réflexion, dimanche  5 décembre, va  réunir de 14h à 20h, des enseignants, des chercheurs, des artistes,  pour débattre lors de six tables rondes, de Picasso, un artiste hors normes.

 

Pour le public scolaire

 

Le Musée accueille les groupes scolaires, sur réservation, en visite autonome, en visite guidée et dans le cadre d’ateliers.  Les visites guidées de l’exposition dure 1h30 ; elles sont proposées à partir du cycle 3, et concernent les collégiens et les lycéens. Pour organiser une visite scolaire, il est nécessaire de faire une demande de réservation  en remplissant le formulaire qui est en ligne. Les demandes d’informations sont à adresser au service éducation : education@palais-portedoree.fr

 

Béatrice Flammang

 

L’exposition « Picasso l’étranger »

L’espace réservé aux enseignants

 

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 26 novembre 2021.

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