Covid : Les pistes de l'exécutif 

Comment concilier le fonctionnement des entreprises et la lutte contre le covid ? C'est la question du gouvernement. Et elle passe par l'Ecole. Alors que le taux d'incidence national a doublé en une semaine, passant à 191, O. Véran, et JM. Blanquer annonceront le 25 novembre en fin de matinée leurs décisions. L'Education nationale devrait revenir sur la fermeture systématique des classes dans le premier degré au prix de la promesse de tests supplémentaires. Le niveau 3, entrainant la demi jauge dans les lycées, pourrait être décidé.

 

La 5ème vague déferle plus vite dans les classes

 

Arrivée en retard en France, la cinquième vague progresse très rapidement. Le taux d'incidence national est à 191, soit +80% en une semaine. Le taux de reproduction est à 1.4 ce qui se traduit par 20 000 cas positifs par jour. La vague a touché la France plus tard que l'Europe continentale. Mais elle est en train de submerger le pays. Si on prend les 60 premiers départements français, seuls deux ont un taux d'incidence moyen inférieur à 100 (la Manche et la Mayenne). 56 ont connu un doublement, voir un triplement ou un quadruplement, du taux d'incidence en une semaine, ce qui donne une idée de la rapidité avec laquelle la pandémie se répand.

 

La particularité de la 5ème vague c'est qu'elle touche autant les enfants que les adultes. La pandémie avance encore plus vite dans les salles de classe. Loin d'être à l'abri, les salles de classe sont maintenant les premiers lieux de diffusion de la pandémie.

 

Ainsi le taux d'incidence des scolaires est plus élevé et augmente plus rapidement que le taux moyen dans la plupart des départements. Sur les 60 premiers départements français, 50 ont un taux d'incidence des scolaires supérieur au taux moyen du département.

 

Ainsi l'Ardèche a un taux moyen de 393,ce qui est énorme. Mais c'est pire en classe : 484 pour les 0-9 ans et 501 pour les 10-19 ans. La Haute Corse a un taux moyen de 347 mais on est à 610 pour les 10-19 ans. Les Landes ont un taux moyen de 271 mais on est à 380 dans les écoles et 366 dans le 2d degré. On pourrait encore citer le Lot et Garonne (410 pour les 10-19 ans). La situation devient ingérable dans ces départements. Ailleurs on est près de 200 et si rien n'est fat d'efficace tous les départements auront rapidement rejoint l'Ardèche. C'est évidemment dans le premier degré, où les élèves ne sont pas vaccinés, que les taux sont les plus élevés.

 

Les expérimentations Blanquer

 

Intervenant devant l'Assemblée le 23 novembre, JM Blanquer s'est voulu rassurant. Mais il aussi donné des indications sur ce qu'il compte faire. "Le deuxième élément de protection dont nous disposons et qu’il faut continuer à utiliser – avant que n’arrive le vaccin, c’était le premier –, c’est la stratégie « tester, alerter, protéger »... Il est fondamental que nous soyons capables de remonter les chaînes de contamination et de tester ceux qui doivent l’être ; c’est vrai dans la société en général mais aussi, plus particulièrement, à l’école. Je pense surtout à l’école primaire : nous y déployons les tests salivaires ainsi que de nouvelles expérimentations que nous élargirons peut-être dans les temps qui viennent, en fonction de l’évolution du contexte sanitaire".

 

Les expérimentations rappelées par JM Blanquer ont été présentées le 2 octobre. Dans 10 départements (l'Aisne, l'Ariège, la Côte-d'Or, les Landes, la Manche, le Morbihan, la Moselle, le Rhône, le Val-d'Oise et le Var) on n'applique plus la règle de la fermeture de classe dès le 1er cas de covid dans le 1er degré. Dans une classe où il y a un cas confirmé de covid, au lieu de fermer la classe on teste les élèves. Seuls les élèves positifs sont mis en quarantaine pour 7 jours, les autres restant en classe. Les élèves refusant le test sont considérés comme positifs.

 

Les pistes de JM Banquer

 

C'est cette formule qui pourrait être présentée aujourd'hui par JM Blanquer de façon à réduire le nombre de classes fermées et ne pas peser sur les entreprises.

 

Dans le second degré les élèves peuvent se garder seuls. Le ministre pourrait autoriser les demi jauges au cas par cas. C'est la formule du passage au niveau 3 où seuls les lycées passent en demi jauge et encore "selon la situation locale".

 

Enfin le ministre pourrait aussi jouer sur la date des congés scolaires de Noël et les avancer pour ralentir l'épidémie.

 

Mais ces mesures seraient elles suffisantes ? Dans plusieurs départements, on a atteint un tel taux que des mesures locales nettement plus dures s'imposent. En Ardèche, en Corse , dans les Landes on voit mal comment ces seules mesures pourraient freiner l'épidémie.

 

Le 28 septembre, JM Blanquer avait présenté son expérimentation comme l'application d'une demande du Conseil scientifique Covid. Ce n'était pas exact. Le Conseil avait demandé dans le premier degré des tests systématiques et réguliers. C'est le point faible de l'école. JM Blanquer a été incapable d'installer les tests réguliers. La semaine dernière seuls 140 000 tests ont été réalisés pour les 7 millions d'écoliers. Rien n'a été fait pour équiper les salles de classe de détecteurs, de purificateurs ou encore de ventilation mécanique. Alors que l'épidémie a démarré en mars 2020 l'école n'est pas mieux armée qu'au début de l'épidémie avec ses masques en tissu. Tout ce temps perdu pourrait bien couter cher.

 

François Jarraud

 

 

 

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 25 novembre 2021.

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