Mélanie Bernard : La géographie avec la réalité virtuelle 

"La géographie c'est d'abord des études de terrain". Pour Mélanie Bernard, professeure d'histoire-géographie au lycée Mireille Grenet de Compiègne, la réalité virtuelle permet cette rencontre avec le terrain. Elle nous explique à quelles conditions.

 

Aller sur le terrain...

 

A l'origine de cette utilisation de la réalité virtuelle en cours d'histoire-géographie, la création d'un FabLab dans le lycée. "Au départ ce devait être plutôt pour les disciplines technologiques. Mais on m'a invité à y participer et j'ai sais l'occasion du casque de réalité  virtuelle pour mes élèves en géographie", nous dit M. Bernard.

 

La première application se fait pour un cours sur les frontières. "En général on utilise un dossier documentaire. Mais en géographie on essaie d'être sur le terrain", explique M Bernard. A défaut de pouvoir y aller en vrai, la réalité virtuelle permet de s'y promener virtuellement.

 

"On utilise Google Earth et avec Street View on se pose sur le sol. Et là c'est mieux qu'avec une image. On peut regarder à droite, en haut, se retourner. On s'immerge dans l'espace", explique M Bernard. "Par exemple, les élèves vont place J Delors à Halluin. Ils s'y promènent et ils se rendent compte que la frontière n'est pas matérialisée. On la passe sans la voir. A Strasbourg ils montent sur la passerelle et vont en Allemagne. Ils découvrent la frontière et sa forme ouverte ou fermée".

 

Pour approfondir

 

Pour M Bernard, cela ne supprime pas le dossier documentaire. Il est toujours indispensable pour aller au bout de l'étude de cas. Mais la réalité virtuelle permet de s'immerger et de réaliser mieux. "A la fin de l'étude de cas leur trace écrite et leur schéma sont meilleurs", estime M Bernard.

 

Cette utilisation de la réalité virtuelle a eu lieu alors que l'épidémie de covid a réveillé les frontières. "Ils se rendent compte que la frontière peut être un levier de développement", explique M Bernard. "Mais qu'elle peut aussi être réactivée".

 

Aller plus loin ?

 

M Bernard imagine maintenant d'autres utilisations de la réalité virtuelle. "En première on peut travailler sur les métropoles. Par exemple montrer ce qu'est un CBD : avec la réalité virtuelle la notion de verticalité devient palpable. On peut aussi voir les différences sociales par exemple à travers les quartiers de Mumbaï".

 

Et l'histoire ? "Je m'interroge. On peut visiter des lieux devenus inaccessibles du fait du covid. Et sans doute avoir d'autres idées. Je vais continuer à creuser. Car avec la réalité virtuelle les élèves comprennent mieux".

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

La séquence

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 12 novembre 2021.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces