JM Blanquer expérimente la fin des classes fermées dès le 1er cas de covid 

C'est par France info que la nouvelle arrive dans les écoles. Officiellement il s'agit de suivre l'avis du Conseil scientifique Covid du 13 septembre, même si, en réalité, il a demandé autre chose. Le 28 septembre JM Blanquer annonce que dans 10 départements, le ministère expérimentera, dès le 1er cas de covid dans une école, le test systématique des élèves de la classe. Seront renvoyés pour une semaine les enfants contaminés et ceux dont les parents ont refusé le test. Principale effet de cette mesure : le nombre de classes fermées va encore diminuer.

 

Le nouveau protocole

 

"On va prendre en compte  (l'avis du conseil scientifique) en lançant une expérimentation dans 10 départements.. On verra bien si cela change la donne". En fait, on le verra, JM Blanquer continue à ignorer l'avis du Conseil scientifique Covid. Il l'utilise pour "expérimenter" la fin de la fermeture automatique des classes du primaire dès le 1er cas de covid. Cette mesure avait été prise avant la rentrée alors qu'on craignait une explosion des cas de covid dans les écoles. Visiblement le ministre les craint maintenant moins.

 

A partir de la semaine prochaine, dans 10 départements, tous  les écoliers d'une classe où un cas de covid a été confirmé seront testés , si leurs parents l'autorise. Les élèves contaminés seront en quarantaine une semaine et les autres continueront à aller en classe. Celle-ci restera ouverte. Les enfants dont les parents refuseront le test seront considérés comme contaminés et resteront chez eux.

 

L'avis du Conseil scientifique

 

Ce n'est pas ce que le conseil scientifique a demandé dans son avis du 13 septembre (enfin mis en ligne). Dans le premier degré, il demande une "surveillance avec un test par enfant scolarisé et par semaine, en maternelle et en élémentaire". Pour le Conseil ces campagnes de détection devraient concerner les 6.6 millions d'élèves du primaire, comme cela se pratique dans d'autres pays. C'est parce que les tests concernent régulièrement tous les enfants qu'ils permettent de connaitre l'état de la pandémie et de prendre les mesures nécessaires.

 

JM Blanquer n'envisage pas de monter le testing à un niveau réellement efficace. Si les tests sont réservés aux élèves des classes où il y a un cas confirmé, il réalisera moins de 100 000 tests par semaine ce qui est tout à fait à la portée de son ministère qui a réalisé la semaine dernière  150 000 tests. Evidemment ces tests réalisés uniquement là où le Covid a été détecté ne permettent pas d'avoir une cartographie précise de la maladie et de sa diffusion.

 

Dans le même avis, le conseil scientifique estime d'ailleurs que "la démarche d’identification des contacts à risque autour d’un élève positif (utilisée dans le second degré) risque d’être peu efficace" et que "la mesure d’éviction des cas-contacts non-vaccinés pose des difficultés en termes d’équité". Pour le second degré le conseil recommande " le dépistage réactif à J1 de tous les élèves du même niveau au premier cas détecté, permettant de n’isoler que les élèves positifs". C'est cette démarche, recommandée pour le 2d degré, que JM Blanquer "expérimente" dans le 1er degré.

 

Le retrait du masque dans les écoles

 

On devrait connaitre jeudi la liste des départements concernés par cette expérimentation. C'est à ce moment là que sera connue aussi la liste des départements où le taux d'incidence est inférieur à 50 et où les élèves du 1er degré pourront retirer leur masque en classe. Selon JM Blanquer, cela devrait concerner un tiers à la moitié des départements. En fait cela devrait être plutôt la moitié si l'on en juge par la carte du taux d'incidence. Au collège et au lycée, le masque restera obligatoire.

 

JM Blanquer n'a pas tranché la question du retrait du masque par les enseignants, même si c'est "plutôt son souhait".

 

Les appels à la prudence se sont pourtant multiplié sur ce point. Après le Se Unsa et la Fcpe, c'est le Sgen Cfdt qui 'estime que des mesures de prévention combinées doivent être maintenues : l'aération des locaux reste problématique, les tests réactifs ne doivent pas aboutir à abandonner une stratégie de tests plus ambitieuse". Dans le premier degré, le masque sera dans beaucoup d'endroits la seule protection des enseignants. Même s'il est peu confortable, ils n'ont pas intérêt à la tomber.

 

François Jarraud

 

L'avis du Conseil scientifique Covid

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 29 septembre 2021.

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