OCDE : La France et le Covid 

Si la France fait partie des pays qui ont le moins fermé leurs écoles, elle a mené la même politique face aux conséquences scolaires de l'épidémie, estime l'OCDE. Autre particularité : la France fait partie des rares pays à n'avoir en réalité pas priorisé ses enseignants pour la vaccination. L'école française était pourtant dans les moins bien préparées à faire face à cette crise.

 

La France parmi les pays qui ont le moins fermé

 


"Le nombre de jours d'enseignement où les écoles ont été entièrement fermées depuis le début de 2020 en raison de la pandémie (hors vacances scolaires, jours fériés et week-ends) varie considérablement d'un pays à l'autre et augmente avec le niveau d'éducation. Même si la France suit ce schéma, le pays figure parmi ceux ayant le moins de jours où les écoles ont entièrement fermées en 2020 et 2021. En France, les écoles maternelles ont été entièrement fermées pendant 34 jours en moyenne entre le 1er janvier 2020 et le 20 mai 2021. Les écoles élémentaires ont été fermées pendant 34 jours, les établissements du premier cycle du secondaire pendant 44 jours et les établissements du deuxième cycle du secondaire (filière générale) pendant 49 jours. À titre de comparaison, les fermetures respectives étaient de 55, 78, 92 et 101 jours en moyenne dans les pays de l'OCDE", écrit l'OCDE.

 

 

 

Cela ne fait pas de la France le pays qui a le moins fermé ses écoles, comme se plait à le dire le ministre de l'Education nationale. Mais un des pays qui ont peu fermé après l'Espagne, les Pays Bas, la Belgique, la Norvège, le Luxembourg ou la Nouvelle Zélande. Dans le premier degré certains pays n'ont jamais fermé leurs écoles et la France se retrouve derrière l'Allemagne, la Suède et une dizaine d'autres pays. Les pays qui ont le plus fermé sont ceux qui ont un système éducatif peu efficace , comme le Mexique ou la Turquie.

 

Des enseignants pas bien traités

 

Il y a autre particularité de la France, c'est la façon dont les enseignants ont été traités. "Plus de la moitié des pays interrogés (60%) en mai 2021 ont déclaré que les enseignants avaient été priorisés dans le cadre de leur politique nationale de vaccination de la population contre le COVID-19. En France, depuis le 17 avril 2021, tous les membres du personnel scolaire âgés de 55 ans et plus (enseignants, administrateurs et personnel de soutien) avaient accès à la vaccination dans des centres dédiés. La priorisation de l'ensemble du personnel scolaire (y compris les moins de 55 ans) a été mise en place le 24 mai 2021 mais a finalement été assez éphémère... Le personnel scolaire n'a eu qu'une semaine pour être priorisé avant que la vaccination ne soit ouverte à la population générale de la même tranche d'âge le 31 mai". Ajoutons que dans certains pays, comme le Royaume Uni, les vaccins ont ét émis en place tôt et la question de la priorité ne s'est pas posée.

 

Mais qui sont bien là

 

"Un certain nombre de pays ont pris des mesures pour combler les lacunes d'apprentissage liées aux fermetures d'écoles. Par exemple, à la suite de la première fermeture en 2020, 78 % des pays déclaraient avoir mis en oeuvre des mesures correctives pour réduire les lacunes d'apprentissage des élèves, et 70 % déclaraient avoir mis en oeuvre ces mesures en mettant l'accent sur les élèves défavorisés. En France, par exemple, dans une récente enquête nationale, 9,2 % des élèves en classe de 3e dans des collèges publics défavorisés (REP+) déclaraient avoir bénéficié du soutien des enseignants pendant les fermetures d'établissements de mars-avril 2020, contre 5,6 % dans les établissements publics plus favorisés", rappelle l'OCDE.

 

La principale réponse a été le recrutement d'enseignants et de personnels pour faire face à l'épidémie ce qui a été le cas dans 40% des pays de l'OCDE. En France cela a concerné 5000 personnes en avril 2021.

 

La résilience du système éducatif

 

Le pays était pourtant moins bien préparé que les autres à faire face à l'épidémie, avait montré Regards sur l'éducation 2020. "Les compétences des élèves et des enseignants en matière de TIC étaient essentielles pour maintenir la continuité de l'enseignement", rappelle l'OCDE. "C'était un handicap important pour la France tant l'utilisation des outils numériques dans les apprentissages était loin d'être courante avant la crise sanitaire". En France seuls 36% des enseignants déclaraient dans Talis 2018 inviter les élèves à utiliser les TIC contre 53% en moyenne dans l'OCDE. Sur les 34 pays de l'organisation, la France est au 29ème rang. Seuls 17% des enseignants français avaient participé à des cours en ligne en 2018 contre 36% dans l'OCDE. Avant la publication de Regards sur l'éducation 2020 l'OCDE avait publié d'autres données. Concernant le téléenseignement, seulement 45% des enseignants du secondaire français se disent aptes dans Talis à enseigner avec le numérique contre 67% pour la moyenne de l'OCDE , ce qui nous met dans les 3 derniers pays. On mesure le chemin poursuivi depuis l'arrivée de l'épidémie. C'est un chemin que les enseignants ont débroussaillé et suivi seuls.

 

François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 16 septembre 2021.

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