Le SNPDEN prédit l'échec de la vaccination dans les établissements 

Pas pressés d'attaquer les nouveaux problèmes. Face aux nouveautés de la rentrée, vaccination  des élèves, harmonisation du controle continu, le Snpden Unsa, premier syndicat de personnels de direction, gagne du temps. Selon lui, les élèves "ne sont pas au rendez vous" de la vaccination dans les collège set les lycées. Quant à l'harmonisation de l'évaluation dans les lycées, rendue obligatoire par le ministère, "il nous faut du temps". La nouveauté de la rentyrée c'est que , pour le Snpden, elle a été "ratée" dans plusieurs académies. En cause : les suppressions de postes qui mettent des établissements dans des situations pas possible.

 

"Les familles ne sont pas au rendez-vous"

 

"Pour les familles l'école n'a pas de compétences médicales en rapport avec le Covid". Alors que le ministère fait campagne pour la vaccination des élèves dans les établissements, le Snpden déclare "2 à 8% d'adhésion des familles". Concrètement dans le grand établissement sur secrétaire général, Bruno Bobkiewicz, 26 élèves ont demandé à être vaccinés sur 1800 élèves. Dans un autre lycée du Val de Loire c'est 10 sur 1700. Dans une cité scolaire francilienne, 16 lycéens sur 1000 et 9 collégiens sur 400.

 

"Les familles ne sont pas au rendez-vous", explique Bruno Bobkiewicz. Pour lui ce n'est pas du refus mais les familles préfèrent faire confiance à d'autres acteurs médicaux. Afin de l'année dernière, à  propos de l'organisation des autotests, le Snpden avait dénoncé la lourdeur de l'opération puis mis en avant également une faible demande des familles. A cette rentrée il n'est plus question de campagnes de tests dans le second degré et le syndicat a eu gain de cause. C'est maintenant la vaccination qui devrait mobiliser les équipes de direction. Mais les familles ne sont toujours pas là... "Il faudra qu'on en tire des conclusions", dit Bruno Bobkiewicz.

 

Evaluation en lycée : il faut du temps

 

Le second gros dossier de la rentrée c'est l'harmonisation de l'évaluation dans les lycées généraux et technologiques, rendue obligatoire par la réforme du bac. Le chef d'établissement doit organiser la concertation avec les enseignants et le projet doit être validé par le conseil pédagogique et transmis au CA. "On ne fait pas évoluer les pratiques des enseignants en claquant les doigts", déclare Bruno Bobkiewicz. Le Snpden a souhaité et obtenu la suppression des épreuves communes et le controle continu. Il est favorable à cette harmonisation mais estime qu'elle "prendra du temps".  Bien sur il y a le Guide de l'évaluation publié récemment par le ministère. "Le guide n'est ni la bible ni un décret", explique Bruno Bobkiewicz. "Les professeurs ont une liberté pédagogique. Ils sont maitres de leur évaluation. Si un enseignant n'écoute rien on aura des difficultés à imposer autre chose. La loi ne le permet pas". Aussi le Snpden demande du temps alors que le décret voudrait en finir à l'automne.

 

Une rentrée "techniquement ratée"

 

Globalement les personnels de direction ne sont pas satisfaits de la rentrée qu'ils trouvent "techniquement ratée" dans au moins deux académies, Nantes et Toulouse. La raison de ce ratage ce sont les suppressions de postes. Dans ces deux académies beaucoup de postes ne sont pas pourvus.  "Certaines académies imposent des rations d'heures supplémentaires qui sont intenables", explique Bruno Bobkiewicz. C'est à dire plus que les deux heures réglementairement dues par chaque professeur. A cette rentrée, le ministère a supprimé 1880 postes alors qu'il y a 30 000 élèves en plus. Le problème existe aussi pour les PIAL. Le Snpden dénonce le manque de moyens et la difficulté à recruter.

 

Les personnels de direction dénoncent aussi le nouveau mode d'évaluation des principaux et proviseurs adjoints. Par application de la loi de transformation de la fonction publique ils seront dorénavant évalués par leur chef direct alors qu'auparavant c'était par le Dasen. 76% des adhérents Snpden y sont hostiles , jugeant que cela nuit à l'équipe directoriale. Le management à la Blanquer ils n'en veulent pas pour eux.

 

François Jarraud

 

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 16 septembre 2021.

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