Direction d'école : Le projet d'E Macron va vite au risque de déraper 

Le projet d'Emmanuel Macron pour les écoles de Marseille démarre sur les chapeaux de roues. Selon les syndicats, les directeurs d'école ont déjà reçu des demandes de projets à livrer dans un délai très court. Et l'idée présidentielle va peser sur la proposition de loi Rilhac, qui arrive devant l'Assemblée fin septembre. Le président de la République veut aller vite. Mais son projet risque de se fracasser sur le poids des réalités et l'opposition des syndicats.

 

Les 50 écoles sont déjà choisies

 

L'impulsion est donnée. Selon les syndicats, les 50 écoles visées par Emmanuel Macron sont déjà choisies. Rappelons les propos du président de la République le 2 septembre. " Il faut qu'on ait des directeurs d'école à qui on permet d'avoir un peu plus d'encadrement. Il faut que ces directeurs d'école ils puissent choisir l'équipe pédagogique... On doit permettre peut-être d’avoir des aides en plus des enseignants en plus, d’être doté de moyens, d’adapter les rythmes scolaires pour les enfants, de penser le temps sportif différemment grâce aux infrastructures qu’on veut aussi mettre en place,... et en quelque sorte d’avoir une équipe qui n’est pas simplement faite d’enseignants mais de pouvoir d’abord choisir les enseignants qui y sont, être sûr qu’ils sont pleinement motivés, qu’ils adhèrent au projet", annonce Emmanuel Macron à Marseille le 2 septembre. Il souhaite que dans 50 écoles de la ville on puisse "adapter, repenser les projets d'apprentissage, les rythmes scolaires, les récréations, la durée des cours, les façons d'enseigner, et qu'on puisse commencer dès la rentrée 2022-2023".

 

Les projets pédagogiques exigés pour le 17 septembre

 

Selon Guislaine David, co secrétaire générale du Snuipp Fsu, leurs directeurs ont reçu instruction pour livrer des projets pédagogiques dès le 17 septembre. "Ce projet d'école qui met en réseau les partenaires de l'école va dans le sens de ce qu'on porte", nous a dit Jean-Marc Marx, secrétaire national Sgen Cfdt. "Par contre il sera difficile à mettre en oeuvre. Il faut profiler des postes pour 50 écoles". Il déplore la hâte mise à sortir le sprojets. "Produire des projets sans avoir le temps de se concerter ce n'est pas la bonne méthode". Il ne croit pas qu'on puisse multiplier les postes à profil. "Ce qui est mal perçu c'est la formulation d'E Macron qui laisse à entendre que les enseignants sur place ne font pas l'affaire. Or il faudra bien s'appuyer sur leur travail".

 

L'intersyndicale n'y croit pas

 

"L'intersyndicale du premier degré est contre le projet d'E Macron", nous dit Guislaine David, co secrétaire générale du Snuipp Fsu. "Nous ne voulons pas qu'il aboutisse". Le Snuipp juge le projet d'E Macron "hors sol" et "impossible à mettre en place pour 2022".

 

Le projet d'E Macron devrait se retrouver dans la proposition de loi Rilhac qui arrive devant l'Assemblée le 29 septembre. "Elle devrait définir le contour de ce que pourrait être l'autorité fonctionnelle", nous dit Jean-Marc Marx. "Elle définira le cadre général et les délégations de compétences données au directeur". Une seule certitude pour le Snuipp Fsu : "le ministre veut aller très vite".

 

François Jarraud

 

Quel emploi fonctionnel pour les directeurs ?

 

 

Par fjarraud , le vendredi 10 septembre 2021.

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