Plaidoyer pour les cours de religion 

"Les cours de religion me semblent être un des derniers bastions de la parole libre, où l'on peut se questionner et questionner les autres librement sans être jugé. Cela fait d'ailleurs partie intrinsèque des cours de religion, qui proposent tous à ma connaissance une réflexion philosophique en mettant au centre les questions de sens. L'approche originale proposée par ces religions permet de rendre concrètes et personnelles des questions universelles mais abstraites", écrit Antoine Gosset, un professeur belge dans le quotidien Le vif. Dans un pays où l'enseignement religieux est constitutionnel il s'inquiète d'une éventuelle disparition de l'heure de religion encore au programme. "Si l'on veut vivre aujourd'hui dans une société multiculturelle, "multicultuelle" et hétérogène, il faut accepter de mettre en avant le dialogue et les rapports entre toutes ces convictions. Les cours de religion le font depuis longtemps au travers d'une compétence commune à tous les cours de religion, pourquoi les supprimer?.. Il me semble aberrant de supprimer l'étude et l'interrogation des différentes convictions qui existent dans la société, dont les salles de classe ne sont jamais qu'une représentation miniature".

 

Dans le vif

 

 

Par fjarraud , le mercredi 07 juillet 2021.

Commentaires

  • Mithy, le 07/07/2021 à 21:59

    Je ne suis pas d’accord avec Antoine GOSSET, enseignant catholique.

    Certes, « la Constitution bétonne le droit de recevoir un cours d’une des religions reconnues ». À une époque où tout le monde, ou presque, était encore croyant ou au moins déiste, l’idée de pouvoir choisir sa religion et même de croire OU de ne pas croire était évidemment impensable. Les religions bénéficiaient alors d’un préjugé traditionnel de respectabilité, encore présent de nos jours du fait aussi de la conception laxiste et électoraliste de la tolérance et de la neutralité …

    À mes yeux, les cours de religion ne sont légitimes qu’à la condition de ne pas favoriser le communautarisme et l’intolérance. Idéalement, pour y parvenir, tous les enfants et adolescents devraient pouvoir découvrir, au fur et à mesure de leur entendement et de leurs questionnements, non seulement le « fait religieux », sans occulter la soumission que toutes les religions imposent à des degrés divers, mais aussi et surtout les différentes options philosophiques non confessionnelles, hélas occultées ou dénigrées par toutes les religions parce qu’elles développent l’autonomie de la conscience, la responsabilité individuelle, l’esprit critique, la liberté de pensée, le libre arbitre, le respect des valeurs humanistes universalisables car bénéfiques à tous et partout, etc.

    Antoine GOSSET retourne et exploite habilement l’argument évoqué par les laïques à l’encontre des religions : « Le cours de religion (en fait c’est le cours de morale laïque !) me semble un des derniers bastions de la parole libre où l’on peut se questionner et questionner les autres librement sans être jugé ».  Il ajoute : « Les cours de religions proposent tous une réflexion philosophique en mettant au centre les questions de sens ». Mais ce n’est certainement pas en favorisant celui qui est le fruit de l’esprit critique et du libre examen !
    « Les programmes des cours de religion ont très clairement mis à l’honneur l’étude des autres courants religieux ainsi que le dialogue inter-convictionnel »,mais évidemment pas celui avec les laïques qui ne sont pourtant pas nécessairement athées. Par contre, il est vrai que, de tous temps, les religions ont exploité « les questions existentielles », les inquiétudes métaphysiques pourtant devenues imaginaires et obsolètes grâce aux sciences.

    Il n’est pas question de « pensée unique », apanage des religions ! Le souhait de voir disparaître les cours de religion ne cherche pas à « profiter de l’inattention du public », mais à tenir compte de l’inexorable aspiration des esprits sous nos latitudes intellectualisées à s’affranchir de la soumission, même partielle, imposée par les religions à un dieu, père protecteur, substitutif et anthropomorphe qui n’a, selon moi, qu’une existence subjective, psychologique, imaginaire et donc illusoire, et encore, seulement à la suite d’influences religieuses précoces qui ont laissé des traces indélébiles et inconscientes dans le cerveau émotionnel puis rationnel des croyants, indépendamment de leur intelligence et de leur intellect ultérieurs.


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