Est-ce qu'un de ces technocrates incompétents s'est déjà demandé quel pouvait bien être l'intérêt de perdre du temps avec la grammaire à l'école primaire ?
La réalité du terrain c'est que la grammaire ne présente aucun intérêt pour des gamins de 8 ou 10 ans, ça ne les aidera jamais à mieux lire ou mieux écrire, encore moins à y prendre du plaisir.
Et en plus c'est tellement compliqué que la plupart des élèves n'y comprend rien.

Les enseignants doivent déployer des efforts extraordinaires, y passer un temps infini, pour qu'éventuellement une petite élite parvienne peut-être à comprendre certains exercices... et pour rien au final, puisque ce sont des notions qui n'ont aucune utilité à leur niveau.

Et pendant ce temps les élèves n'apprennent pas l'essentiel, c'est à dire écrire correctement, accorder, conjuguer, rédiger des textes clairs et bien écrits, exercer leur sens critique, et surtout prendre plaisir à lire et à écrire.

La conclusion évidente est que la grammaire est totalement contreproductive à l'école primaire. Donc pourquoi force-t-on toujours les élèves à perdre leur temps avec ça ?
Pourtant ce n'est pas faute de le dire et de le répéter depuis des dizaines d'années :

"Aux anciens procédés qui consument tant de temps en vain, à la vieille méthode grammaticale, à la dictée – à l’abus de la dictée –, il faut substituer un enseignement plus libre, plus vivant, plus substantiel"
Jules Ferry, discours au congrès pédagogique des inspecteurs primaires du 2 avril 1880

"Ceux qui sont forts sur le mécanisme ne comprennent rien à ce qu’ils disent, tandis que les nôtres comprennent"
Jules Ferry (discours, 1881)

"Victor Hugo, dont l'oeuvre n'est pas exempte de fautes d'accord,  fit poliment remarquer à Lamartine qu'il avait laissé passer quelques incorrections.
Ce dernier répondit : "Mon principe est cependant qu'il faut en faire en vers, sans cela la grammaire écrase la poésie. La grammaire n'a pas été faite pour nous !"
Frantz Vaillant "Littérature : les fautes de français des grands écrivains" (2015)
  
"Les pédagogues n'ont vu que la règle, et la règle a tué la vie..."
Célestin Freinet : "La grammaire en quatre pages" (1937)

"On apprend la grammaire par la langue et non la langue par la grammaire."
Jules Payot "La faillite de l'enseignement" (1937)

"Noël et Chapsal crurent fixer l'usage qui est changeant. Anatole France appelle leur grammaire une monstruosité.
Les jeunes filles, dit Jules Simon, sauront par coeur vos termes de grammaire. Elles en seront encombrées ; elles n'en feront jamais rien, parce qu'on n'en fit jamais rien"
Jules Payot

"Georges Elliot dit plaisamment, parlant d'un grammairien : « On a mis une goutte de son sang sous le microscope : on n'y a trouvé que des virgules et des parenthèses »."
Jules Payot

Ou plus récemment :
"L’enseignement du français est à la littérature ce que la gynécologie est à l’érotisme."
Guy Bedos