Examens : Blanquer maintient les épreuves avec quelques aménagements 

"J'entends les lycéens. Il sont vécu une année difficile. Les choses n'ont pas été complètement normales". Après avoir reçu les syndicats le 5 mai, JM Blanquer a communiqué sur France 2 ses décisions concernant les examens. Comme nous l'avions annoncé, le ministre maintient les épreuves finales des examens avec quelques aménagements qui parfois complexifient, parfois semblent décalés par rapport à l'épreuve. Enfin le ministre finalement cède devant le lobby du hors contrat qui bénéficiera du controle continu pour les épreuves de tronc commun.

 

Philosophie et grand oral maintenus

 

Pour le bac général et technologique, l'épreuve de philosophie est maintenue. Mais le candidat aura le choix entre 4 sujets au lieu de 3. Il y aura un sujet de dissertation en plus. A l'issue de l'épreuve, la meilleure note sera retenue entre l'épreuve terminale et la note résultant des évaluations de l'année c'est à dire du controle continu.

 

L'épreuve du grand oral est elle aussi maintenue. Sur France 2 le ministre a surtout parlé du mot précisant les points du programme non traités. Un dispositif très médiatique mais qui semble bien décalé par rapport à la réalité de l'épreuve. Les principaux aménagements ont ailleurs. Lors de la 1ère partie de l'épreuve l'élève pourra utiliser disposer des notes qu'il aura rédigé pendant le temps de préparation. Pendant la 2de partie il pourra utiliser un support pour illustrer ses propos (un tableau par exemple).

 

Plus de choix au bac de français

 

Les épreuves de français sont elles aussi maintenues (EAF). Pour l'épreuve écrite tous les sujets seront dédoublés aussi bien en voie générale que technologique. Pour l'oral, un descriptif mentionnera les points du programme non traités. Les examinateurs choisiront parmi les 14 (en général) ou 7 (en technologique) textes deux textes. L'élève retiendra un des deux pour l'épreuve. Pour la 2de partie de l'épreuve l'élève pourra consulter et utiliser l'oeuvre étudiée en lecture cursive.

 

Les épreuves du bac pro maintenues

 

En ce qui concerne le bac pro, les calendriers des épreuves restent là aussi inchangés. Les épreuves terminales des enseignements généraux du bac pro sont maintenues. Mais seules les deux meilleures notes de ces épreuves seront maintenues annonce le ministère. La formule reste un peu mystérieuse. Probablement faut il comprendre que seules les deux meilleures notes des épreuves générales (et non des enseignements généraux) seront retenues. Les épreuves générales comprennent le français, histoire-géo, PSE, éco droit, éco gestion , arts appliqués, maths physique chimie.

 

Pour les controles en cours de formation du bac pro et du cap les candidats doivent passer au moins un CCF. "Lorsqu'un ou plusieurs CCF ont déjà été réalisés, les candidats sont dispensés des autres CCF". En fait cette mesure va jouer pour math sciences. Car le CCF en langues démarre et en enseignement professionnel il n'y en a qu'un seul.

 

En CAP le chef d'oeuvre est maintenu avec son oral sans aménagement.

 

Le ministre se justifie

 

Dans une lettre adressée aux professeurs, JM Blanquer justifie ces choix. " Plusieurs raisons me conduisent à confirmer cette décision (du maintien des épreuves). La première touche à l’intérêt général des élèves de terminale que nous devons préparer aux attentes de l’enseignement supérieur en conservant des épreuves terminales à l’examen et, par là, la structure, l’esprit et la valeur de notre baccalauréat. Rappelons-nous par ailleurs que, du fait de la crise sanitaire qui sévit depuis plus d’un an, ces élèves n’ont pu, l’année dernière, passer leurs épreuves anticipées de français, remplacées par la prise en compte du contrôle continu dans la discipline. Si nous procédions de même en cette année pour les épreuves terminales de juin, les mêmes élèves n’auraient pu passer, pendant toute leur scolarité au lycée général et technologique, aucune épreuve dans le cadre formel de l’examen censé sanctionner l’aboutissement de leur formation secondaire et leur entrée dans l’enseignement supérieur... C’est notre responsabilité collective que de maintenir de telles épreuves car elles sont les clés d’entrée pour des formations qui attendent de telles capacités".

 

Le ministre justifie aussi le maintien du Grand oral. " Quelque six semaines nous séparent du début du calendrier de l’épreuve. Chacun des enseignements de spécialité pouvant désormais être consacré, selon des proportions variables, à la préparation de l’épreuve, c’est un nombre important d’heures, parmi les quelque soixante-dix heures d’enseignement de spécialité à disposition, qui peut être exploité à cette fin : c’est là un temps largement suffisant pour envisager toutes les caractéristiques d’un oral dont les temps successifs sont de cinq minutes d’exposé et de quinze minutes d’entretien".

 

Et le DNB ?

 

JM Blanquer n'a pas parlé du brevet. Aux syndicats le 5 mai le ministère  a dit que les épreuves sont maintenues sans aménagement. Pourtant l'année a été aussi perturbée dans les collèges où les établissements sont en demi jauge dans 15 départements.

 

Un joli cadeau au lobby du hors contrat

 

Il reste pourtant bien des points noirs par rapport à ces décisions. On ne comprend pas qu'on prenne le risque de faire composer en pleine épidémie les candidats en philosophie si c'est pour finir choisir la note du controle continu. Le ministre s'obstine sur le grand oral avec des aménagements très marginaux alors que les élèves sont très peu préparés. Lancer une épreuve totalement nouvelle dans ces circonstances c'est assez déraisonnable.

 

Enfin la résistance de JM Blanquer face au hors contrat aura vraiment duré peu de temps. Le ministre annonce que les épreuves du tronc commun passeront au controle continu. Les élèves de ces établissements n'auront à passer que les épreuves de spécialité. Or le bac 2020, où tout était au controle continu, a montré que les établissements hors contrat ont largement surnoté leurs élèves. Le taux de reçus de ces établissements a augmenté de 20% ! JM Blanquer fait un beau cadeau au lobby du hors contrat composé d'écoles traditionalistes qu'il a souvent soutenues comme celles d'Espérance banlieue.

 

François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 05 mai 2021.

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