Chers collègues,

* Première nouveauté, le décret définit une formation préalable de cinq semaines, dont deux semaines d'observation et de pratique accompagnée auprès d'un professeur des écoles maître formateur ou d'un conseiller pédagogique.

* Deuxième nouveauté, l’examen est plus court, sur une année scolaire sur une période, et passe de trois à deux épreuves :
1^ère épreuve : "Le temps d'enseignement observé porte principalement soit sur le français (activités langagières en école maternelle), soit sur les mathématiques (construction du nombre en école maternelle), de manière complémentaire et à concurrence d'un tiers du temps d'observation, sur une discipline autre que le français et les mathématiques."
Il s’agit d’un simple retour à l’épreuve d’avant la première réforme de l’épreuve.

2^ème épreuve : l’épreuve de visite de classe est amplifiée avec deux nouvelles parties :
- séquence 1 : "observation en classe d'un instituteur ou d'un professeur des écoles stagiaire ou titulaire par le candidat, en présence du jury, pendant une durée de soixante minutes
- séquence 2 : analyse immédiatement consécutive de la séquence 1 par le candidat avec l'instituteur ou le professeur des écoles, en présence du jury, pendant une durée de trente minutes
- séquence 3 : production par le candidat d'un rapport de visite sur la séance observée en séquence 1
- séquence 4 : entretien du candidat avec le jury pendant une durée de soixante minutes, au cours duquel il est amené à expliciter ses intentions mises en œuvre dans la séquence 2 et à présenter l'écrit professionnel produit en séquence 3. Le questionnement du candidat par le jury dépasse le cadre de la séance observée et permet au jury d'apprécier les connaissances pédagogiques et didactiques du candidat."

* Priorité aux deux domaines français et maths ? Oui par un simple retour à la formule d’avant 2016 pour la première épreuve, auquel on ajoute effectivement la même priorité pour la visite de classe.

* Expertise enseignant ou de formateur ? L’examen institué jusqu’à 2016 donnait une grande part à l’évaluation de l’expertise de l’enseignant. La première réforme tentait de mettre l’accent sur l’évaluation d’un potentiel de compétences de formateur.
Cela passait par une première épreuve de présentation de son parcours et des compétences professionnelles propres à devenir un formateur. Intéressante mais souvent trop artificielle. Cette épreuve disparait.
Le retour de l’épreuve de pratique dans sa classe remet en avant les compétences de l’enseignant.
Les séquences 3 et 4 de la deuxième épreuve cible elle l’évaluation des compétences de formateur mais de façon plus pragmatique, avec un exercice qui reprend exactement le quotidien de l’accompagnement du Maître Formateur.

* Accompagnement individuel et collectif : le grand absent semble être la réflexion sur la posture de formateur en formation collective, initiale et continue. Ce ne serait pas étonnant, les ministères et tous les étages intermédiaires impulsent maintenant autant la forme (ministères Vallaud-Belkacem et Blanquer ) que le fond (Blanquer). Le formateur, accompagnateur, est devenu un exécutant. Le RAEP et le mémoire qui pouvaient permettre de témoigner de sa réflexion sur la formation initiale et continue, ont disparu.

Bonne pratique à vous.