JM Blanquer coincé dans les tuyaux 

Au lieu de faire profil bas, JM Blanquer s'obstine à nier toute responsabilité dans les pannes informatiques du 6 avril. Le ministre a perdu la bataille de la crédibilité chez les enseignants. Il l'a aussi perdue sur la scène politique comme le montrent les échanges au Sénat le 7 avril.

 

Il est vrai que la journée du 7 avril a vu, elle aussi, des ralentissements et des problèmes d'accès sur les mêmes sites, même si le site Ma classe à la maison du Cned annonce 800 000 connexions le 7 avril, soit le double du 6 avril.

 

Interrogé le 7 avril par le sénateur Lafon (centriste), JM Blanquer dit que "l'éducation nationale est responsable des contenus. Les tuyaux relèvent d'autres compétences", formule qui n'est pas vraie pour le Cned, qui est un opérateur de l’Éducation nationale. Pour les ENT le ministre reconnait qu'ils "n'ont  pas pu supporter un afflux immédiat de millions d'élèves alors même qu'on a eu une interlocution avec les régions qui nous ont assuré qu'elles étaient préparées". Par contre pour les sites du CNED ce n'est pas l'afflux des élèves mais "une cyber attaque depuis l'hexagone et l'étranger". Interrogé encore par le sénateur Le Gleut (LR), JM Blanquer s'emporte. "Votre boutade sur les cyberattaques russes montrent que vous ne connaissez pas le sujet... C'est antipatriotique de nier ce qui s'est passé de positif. Ce qui n'a pas marché c'est les tuyaux. Ces tuyaux ne sont pas de la compétence de l’Éducation nationale. Cela relève des régions".

 

Ces propos valent à JM Blanquer une réponse cinglante du sénateur Le Gleut. "Votre réponse ne convainc personne. Le président de la République a dit aux députés LREM d'être fiers d'être des amateurs. Ce soir vous devez être fier de vous".

 

Opérateur du ministère, le CNED a porté plainte à propos de ces attaques et répond qu'il "dispose des informations relatives à ces attaques". Alors que Sud lui demande de publier les journaux de connexions, le CNED répond "qu'elle se fera dans le cadre (de l'enquête) aux autorités compétentes". Selon Mediapart, "contrairement aux affirmations du ministre, aucune attaque venue de l'étranger et dirigée contre les serveurs du CNED n'avait été identifiée le 6 avril d'après des sources internes au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale".

 

F Jarraud

 

 

Par fjarraud , le jeudi 08 avril 2021.

Commentaires

  • Pieral, le 08/04/2021 à 12:10
    Comment doit-on le prendre ?
    Les serveurs hackés par les russes ?
    Je ne suis pas russe ! Mes élèves non plus ! Leurs parents non plus !
    Il ne s'agit plus de ficelle grossière, mais bien de prendre les utilisateurs (élèves, parents, profs) pour des imbéciles.
    Merci pour ta considération Jean-Mi.
    Merci pour ta considération Manu... qui ne dit rien, donc approuve !
  • PeaPea12, le 08/04/2021 à 12:05
    Bonjour,
    Il n'y a pas que les tuyaux !
    Dans mon établissement (cité scolaire de 2600 élèves), il n'y a aucune WEBCAM dans ma salle (comme très généralement dans les autres salles). Donc le distantiel c'est sans le son et sans l'image.
    Une cam il y en a eu une, achetée en urgence pour la venue de la rectrice... en moins de 48 heures.
    Il y a ce qui va vers le haut... et ce qui va vers le bas...

    On aurait pensé qu'un audit technique serait réalisé après le premier confinement.
    Il n'en est rien.

    Par exemple la courbe des connexions aux ressources via le GAR est plus que plate. Non seulement il faudrait relier artificiellement les points pour la dessiner, mais rien ne permet de trouver trace du précédent confinement.
    Pour ce qui nous concerne avec/par/pour le numérique c'est juste un grand pipeau.


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