Seine Saint-Denis : Les collèges craquent 

"On n'est pas plu sprêt qu'en mars 2020. On risque de se retrouver dans la même situation avec une catastrophe sociale et scolaire". La prédiction de Grégory Thuizat, secrétaire général du Snes Fsu 93, se comprend quand on écoute les enseignants des collèges de Seine Saint-Denis. Dans ce département où le taux d'incidence des adolescents dépasse les 900, les enseignants voient les cas contacts et les malades se multiplier sans que rien ne change dans l'application molle du protocole. Jusqu'à quand les collèges tiendront ?

 

Les collèges vont fermer un à un

 

"On est en train de fermer les collèges sans le dire". Grégory Thuizat, secrétaire général du Snes Fsu 93, est persuadé que JM Blanquer est "accroché à son dogme de l'ouverture des établissements" mais que leur fermeture est inévitable. "On a arraché les demi-groupes en lycée en novembre mais le collèges ont été oubliés. Avec la troisième vague des établissements ne communiquent pas sur les effectifs malades. Les collèges ne sont pas davantage prêts à faire face à une fermeture qu'en mars 2020. "On risque de se retrouver dans la même situation avec une catastrophe sociale et scolaire".

 

A Triolet, rien n'est prêt

 

Lundi 29 mars les personnels du collège Rep Elsa Triolet de Saint-Denis font valoir leur droit de retrait. "Toute l'administration du collège est à l'isolement", nous dit Inaki Echaniz, CPE du collège et représentant Snes. La moitié de la vie scolaire est malade ou en isolement ainsi qu'une quinzaine d'enseignants. Des principaux des établissements voisins font acte de présence dans le collège de façon irrégulière.

 

Par contre aucun professeur n'est remplacé. " On ne compte pas dessus", nous dit I Echaniz. Le nombre de classes fermées grimpe.  4 classes vendredi, 7 ce 29 mars sur un total de 23.

 

"On demande un dépistage massif de l'équipe et des élèves depuis des semaines et la passage en demi groupe", refusé jusque là. Dans cet établissement où le respect du protocole sanitaire est difficile du fait de la configuration des locaux, familles et personnels s'inquiètent pour la suite. "Rien n'est prêt en cas de fermeture de l'établissement. Rien n'a été anticipé malgré nos demandes.

 

Protocole pas respecté à Politzer

 

Le collège Rep+ Politzer à La Courneuve est dans la même situation. "La continuité pédagogique n'est pas préparée, rien n'est mis en place" nous dit Mina El Azzouzi, professeure de lettres et représentante du Snes local. Or les enseignants voient les cas de Covid se multiplier dans l'établissement. Ils parlent de "cluster". Là aussi toute la direction, une CPE sont à l'isolement ou malades et c'est le proviseur d'un lycée voisin qui vient de temps à autre. Plusieurs membres du personnels sont malades ou en isolement.

 

"On nous a refusé la demi-jauge", rendue possible par le nouveau protocole. Pourtant l'établissement rentre dans le cas des collèges où il est impossible d'appliquer le protocole avec un effectif complet. L'équipe de nettoyage n'est plus assez nombreuses pour faire un entretien plus fréquent. Pire, en contradiction avec le protocole, les élèves se servent eux mêmes en pain et en aliments dans le restaurant scolaire, favorisant la transmission du Covid. Le collège manque de gel hydroalcoolique, d'AED, de professeurs...

 

Les personnels du collège ont exercé massivement leur droite de retrait pendant deux journées. Le 29 mars ils sont en grève avec seulement 2 ou 3 enseignants non grévistes. L'inquiétude vient de l'absence d'anticipation de la crise."ON aimerait des décisions prises en amont avec nous", nous dit M El Azzouzi. "La direction ne communique pas sur le nombre de malades . C'est ailleurs qu'on a appris qu'il y aurait des tests jeudi. Or il faut organiser cela avec des autorisations à demander aux familles. On nous dit rien".

 

Les élus locaux montent au créneau

 

La journée du 29 mars voit les élus locaux intervenir devant la situation sanitaire. Le président (PS) du département, Stéphane Troussel demande que "JM BLanquer sorte du déni". Le centriste Jean-Christophe Lagarde, député du dpéartement, demande la fermeture des écoles, collèges et lycées du département car "l'école devient un accélérateur de l'épidémie. A la différence du printemps dernier, les enfants sont contaminés et ils peuvent transmettre le virus. L'enjeu dépasse le cadre scolaire". Clémentine Autain, députée LFI du département, écrit à JM Blanquer pour lui demander des tests, des masques FFP2, des remplaçants et la vaccination des enseignants.

 

François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le mardi 30 mars 2021.

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