Des prévisions d'effectifs élèves à contre courant des décisions ministérielles 

Selon deux études de la Depp, le service des études du ministère de l'éducation nationale, les effectifs d'élèves vont continuer à diminuer dans le premier degré et à augmenter dans le second. Des prévisions qui ne sont pas une surprise. Mais qui soulignent l'irrationalité des choix du ministère d'augmenter les postes dans le premier degré et de les diminuer dans le second. A noter que le ministère attend peu d'effet de la scolarisation obligatoire à 3 ans sur le nombre d'élèves.

 

 Dans le premier degré, la Depp annonce 89 000 élèves en moins dans le premier degré à la rentrée 2021 malgré l'entrée en vigueur de la scolarisation obligatoire à 3 ans. En maternelle ( à noter que le ministère parle de "pré élémentaire") on aura 45 366 élèves en moins et 45 744 en moins en élémentaire. Le ministère a aussi décidé de réduire la scolarisation à 2 ans qui va encore chuter de 3456 élèves. En 2022 il y aura à nouveau une chute de 80 856 élèves. Le taux de scolarisation à 3 ans devrait atteindre 97.4% au lieu de 97% en 2020, ce qui  montre bien le peu de portée de la loi Blanquer en dehors de la prise en charge financières des maternelles privées par l'Etat.

 

Dans le second degré ce sont 43 400 élèves en plus qui sont attendus. " Toutes les formations devraient voir leurs effectifs augmenter en 2021 ", note la Depp. "Dans les collèges, la hausse des effectifs observée depuis la rentrée 2017 devrait être sensible (11 300 élèves) à la rentrée 2021. Les lycées généraux et technologiques, après trois années de baisse, devraient porter l’essentiel de la hausse attendue à la rentrée 2021, avec 26 200 élèves supplémentaires. Les formations professionnelles devraient également voir leurs effectifs augmenter en 2021 (5 900 élèves supplémentaires)".

 

On attend 7000 élèves en plus en 6ème et 10 632 en 4ème, 7 266 en plus en 2de pro, + 6731 en 2de, + 9477 en 1ère et +10 012 en terminales.

 

A la rentrée  2022 la hausse devrait continuer en lycée alors qu'une légère chute est attendue au collège. Les effectifs de la voie professionnelle, très touchée par les suppressions de postes, vont continuer à augmenter jusqu'en 2023.

 

Rappelons que le ministère crée environ 2000 postes dans le premier degré et en détruit autant dans le second degré à la rentrée 2021.

 

François Jarraud

 

Prévisions 1er degré

Prévisions 2d degré

 

Par fjarraud , le lundi 29 mars 2021.

Commentaires

  • Elmozero, le 29/03/2021 à 12:40

    Bonjour à toutes et à tous.

    Ainsi, la seule logique à l'œuvre serait toujours, pour les décideurs comme pour les critiques, le simple redéploiement des moyens existants ? Toujours déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

    Et donc les taux d'encadrement seraient gravés dans le marbre ? Pour les faire progresser dans le premier degré, il faudrait prendre les postes au second ?

    On est bien loin du "quoi qu'il en coûte" en l'occurrence et si l'on considère la dépense par élève, la priorité au premier degré affirmée n'est qu'une promesse de plus non tenue.

    Pour se limiter au taux d'encadrement, s'il est comparable à celui des pays voisins dans le second degré, ce n'est pas le cas dans le premier degré où la France est toujours dernière de la classe en Europe.

    Et ne parlons pas de la dépense par élève, le fossé entre 1er et 2nd degré est chez nous abyssal : un élève du 2nd degré "coûte" près de 50 % de plus qu'un élève du 1er degré, ce qui ne s'observe nulle part ailleurs...

    Bref, il faudrait de très nombreux postes en plus pour l'école primaire pour atteindre la moyenne européenne  (au vu des 333 000 postes du 1er degré public, de l'ordre de 100 000 !) mais évidemment pas au détriment du secondaire...

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