Covid : L'immobilisme peut-il arrêter l'épidémie ? 

Olivier Véran a annoncé l'extension à trois nouveaux départements des mesures de demi jauge dans les lycées. Alors que l'épidémie de Covid flambe dans maintenant 19 départements, le ministère résiste aux pressions pour faire évoluer le protocole comme le montre la publication d'une nouvelle circulaire. Les syndicats enseignants montent au créneau et menacent de faire grève.

 

+50% de classes fermées e une semaine

 

Selon le ministère près de 3000 classes sont fermées le 25 mars soit 50% de plus que le 18 mars. Et les taux d'incidence continuent leur montée en fléche chez les jeunes d'age scolaire. Celui des 0 à 9 ans est presque au double du niveau de novembre 2020 pour l'ensemble du pays. Chez les 10-19 ans il atteint le niveau de novembre. Dans les régions les plus touchées, comme l'Ile de France , le taux d'incidence atteint presque le triple de celui de novembre chez les 0-9 ans et le double chez les 10-19 ans.

 

Le 25 mars Olivier Véran a annoncé l'entrée de trois nouveaux départements, l'Aube, la Nièvre et le Rhône dans la liste des départements reconfinés. "La fermeture des écoles est une décision de dernier recours... Nous travaillerons à des protocoles sanitaires renforcés. Nous ne fermerons les écoles qu'en dernière nécessité", a dit le ministre.

 

Concrètement les 3 nouveaux départements voient leurs lycées passer en "demi-jauge". JM Blanquer avait déjà redéfini la demi jauge pour dire que ce n'était pas forcément le demi groupe.

 

Une circulaire qui privilégie le remplissage des classes sur la sécurité

 

Le BO du 25 mars apporte une réponse officielle. "L'organisation retenue garantit à chaque élève de bénéficier, dans le respect des règles sanitaires, d'un maximum de cours au sein de l'établissement. En tout état de cause, le nombre d'heures de cours suivies en présentiel ne peut être inférieur à 50 % d'ici aux prochains congés scolaires", dit le BO. "La jauge de référence, lorsque la configuration de l'établissement le nécessite, est fixée à la moitié des élèves. Ce critère s'apprécie à l'échelle globale des établissements dans la continuité des organisations d'ores et déjà retenues par ceux-ci. L'objectif est d'assurer la poursuite régulière des apprentissages pour tous les élèves, dans toutes les disciplines".

 

Avec un tel texte, il est clair qu'on est loin de ce qu'a laissé comprendre le premier ministre. Toute la circulaire privilégie le remplissage des classes aux dépens de la sécurité sanitaire. Elle ne comprend aucune autre mesure . Sauf une; "Vu l'urgence sanitaire, la consultation du conseil d'administration sur ces éventuelles évolutions peut s'effectuer a posteriori, si les délais de mise en œuvre le justifient". Autrement dit le ministère invite les chefs d'établissement à contourner les conseils d'administration, ajoutant du scandale au scandale.

 

Un appel à la grève

 

Tout cela suscite des réactions syndicales. La FSU demande "un calendrier ferme" pour la vaccination des enseignants et les personnels puisqu'Emmanuel Macron a reconnu que c'est une profession exposée. Le Snuipp Fsu dénonce "les artifices" utilisés par le ministère pour "masquer la réalité au risque de mettre en danger le fonctionnement des écoles" ainsi que l'absence "de mesure sérieuse". Pour le syndicat, "dans les departements où la circulation du virus explose, la question de fermer les écoles est clairement posée". Les syndicats Snuipp franciliens refuse "des risques inconsidérés" et annonce une grève sans en fixer encore la date.

 

Le secrétaire général du Se Unsa, S. Crochet, invite, dans une dépêche AFP, "à fermer tout de suite une ou deux semaines là où le covid explose plutôt que de fermer toutes les écoles pendant 3 ou 4 mois". Bruno Bobkiewicz, secrétaire national du Snpden Unsa, syndicat de personnels de direction, n'est pas d'accord. "On préfère travailler sur un scénario intermédiaire plutôt que fermer l'école". Il propose la demi jauge dans les collèges et la fermeture des cantines.

 

Il ne reste plus que quelques jours pour que la fermeture des écoles et établissements scolaires puisse avoir un impact sur l'épidémie. Dans une ou deux semaines il est à craindre que celle ci aura tellement progressé que rien ne pourra la stopper si ce n'est un réel confinement général. Ces deux à trois semaines le gouvernement semble vouloir les perdre.

 

François Jarraud

 

La circulaire au BO

Faut-il fermer les écoles ?

 

 

 

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 26 mars 2021.

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