La jeunesse met-elle en danger la démocratie ? C'est la question étudiée par L Lardeux et V Tiberj dans le dernier numéro d'Analyses & synthèses de l'Injep. " Hausse de l’abstention, affaiblissement des allégeances partisanes, défiance à l’égard du personnel politique, attirance supposée pour des régimes non démocratiques, ces différents troubles de la démocratie représentative touchent-ils d’abord la jeunesse ? N’est-ce pas une autre manière d’être citoyen qui émerge, hors des liens avec les institutions politiques classiques ? Sans être nouvelles ni spécifiques à la France, ces conceptions et pratiques politiques tendent effectivement à se généraliser avec le renouvellement générationnel en cours et contribuent à fortement perturber le double rapport d’allégeance à la démocratie représentative et de déférence à l’égard des organisations et acteurs politiques porté par les anciennes générations", écrivent-ils. "
Selon leur enquête seulement 23% des jeunes ont confiance dans le gouvernement et à peine plus dans le parlement ce qui est inférieur, mais d'environ une dizaine de points seulement, de l'opinion des adultes. Mais "ce désenchantement politique observé au niveau de la participation institutionnelle peut toutefois étroitement s’articuler avec un réenchantement démocratique par un investissement plus important des jeunes citoyens dans des modalités de participation hors des institutions politiques traditionnelles".
Les auteurs parlent de renouvellement des formes de participation politique. Ils y voient " une généralisation progressive des modalités de participation alternatives des attitudes politiques et un progressif remplacement générationnel avec le déclin des purs électeurs et à l’inverse une forte progression chez les autres générations du recours aux formes d’action protestataire".
L'étude