En cas d'aggravation de la crise sanitaire, JM Blanquer verrait bien les cantines fermées et les classes ouvertes. C'est ce qu'il propose dans Le Parisien du 14 mars alors que l'épidémie s'enflamme dans plusieurs régions et notamment en Ile de France. C'est aussi une façon de sous estimer la situation en mars 2021 comme en mars 2020...

Le pari présidentiel de ne pas confiner en février semble bien avoir échoué. Les chiffres de l'Education nationale le  montrent avec une forte hausse des élèves contaminés sur la semaine du 12 mars : 9221 contre 3941 la semaine précédente. Le retour de la zone B ne peut pas expliquer un tel bond. Encore ces chiffres sont ils comme d'habitude sous évalués : le ministère de la Santé compte 6285 jeunes d'âge scolaire (0 à 19 ans) contaminés pour la seule journée du 8 mars.

La situation varie selon les régions. En Ile de France elle est déjà très dégradée. Ainsi le taux d'incidence des 0 à 9 ans a largement dépassé celui de novembre pour atteindre 29. Chez les 10 à 19 ans on est au niveau du pic de novembre dernier avec un taux de 81(contre 50 pour la moyenne française). On voit alors mal comment le confinement de l'Ile de France pourra être évité.

Mais ce n'est pas l'avis de JM Blanquer. "L'école est la dernière chose à fermer", dit-il dans Le parisien. "On ne peut fermer l'école que lorsque l'on a essayé tout le reste... On peut imaginer de fermer els cantines qui sont effectivement le maillon faible dans la journée de l'élève".

Les paniers repas peuvent effectivement aider à maintenir des logiques de "bulles" et diminuer le brassage. Ce qui est frappant c'est que le ministre écarte d'autres mesures depuis des mois et continue à le faire . A commencer par la mise en place d'une véritable interdiction du brassage. Ou encore le retour à l'alternance au collège et dans les écoles, comme cela a été le cas au  printemps 2020.

JM Blanquer avait promis la vaccination des enseignants pour mars 2021. Il continue, dans Le Parisien, à la promettre mais cette fois pour avril...  La question de la vaccination prioritaire des enseignants est pourtant posée depuis des mois dans la plupart des pays. Actuellement la moitié des enseignants américains et britanniques ont reçu au moins une dose. Les enseignants sont prioritaires au Portugal, en Espagne et en Italie.

A un moment il faudra bien en France aussi reconnaitre que les nouveaux variants ont changé la donne et que l'on revient sur des problématiques de gestion classiques comme celles envisagée spar le HCSP en 2012. Le variant britannique attaque aussi bien les enfants que les adultes. Il est nettement plus contagieux et nettement plus létal aussi.

Aujourd'hui les enseignants n'ont toujours ni masques FFP2, ni détecteurs de Co2. Les élèves sont souvent mélangés lors des récréations et dans le réfectoire. Dans le premier degré ils son brassés dès qu'il y a une absence d'enseignant. Et JM Blanquer préfère, dans le Parisien, parler  de l'islamo gauchisme ou de son éventuelle candidature aux législatives... Depuis la mi janvier et le "pari" présidentiel, 15 000 personnes sont décédées du Covid 19 en France.

F Jarraud