L’Institut Giacometti propose des visites guidées interactives, de l’exposition, « Giacometti/Beckett ». Ces visites commentées font découvrir la longue amitié entre Alberto Giacometti et Samuel Beckett, et les thématiques qui les unissent, à travers une sélection de sculptures, d’œuvres audiovisuelles et d’archives inédites. L’exposition est prolongée jusqu’au 8 juin 2021. Les visites se réservent, et les participants, au nombre de dix maximum, peuvent dialoguer avec la conférencière, tout au long du parcours.
Rater encore. Rater mieux
Pour la première fois, l’Institut Giacometti, présente les liens qui ont rapproché l’artiste et l’écrivain. La conférencière aborde leur longue amitié- de 1937 à la mort du sculpteur en 1966- leur collaboration, et l’affinité entre leurs œuvres ; Beckett comme Giacometti vivaient le processus créatif sous l’angle du ratage, d’où l’intitulé choisi pour l’exposition qui les réunit, « Rater encore. Rater mieux » formulé dans « Cap au pire » par l’Irlandais. Tous deux partageaient le sentiment que la vérité de l’art se trouve dans l’échec, faire et refaire pour ces deux éternels insatisfaits, jusqu’à l’obsession, l’épuisement. La conférencière aborde les thèmes qui les rapprochent- la précarité de l’existence, la solitude humaine, l’incommunicabilité entre les êtres- et commente leurs représentations artistiques. Souvent empêchées dans leurs mouvements, figées dans une posture, les figures de Beckett rappellent celles de Giacometti.
En attendant Godot
Toutes les œuvres ont été filmées, et les visiteurs peuvent dialoguer avec la médiatrice culturelle, tout au long du parcours. Mais une importance particulière est accordée à l’arbre d’ « En attendant Godot ». L’institut Giacometti a placé au centre de l’exposition, le décor de cette pièce qui a rendu célèbre Beckett. La conférencière s’étend longuement sur cette réalisation qui est la seule collaboration artistique entre le sculpteur et l’écrivain. Lors de la reprise de la pièce, en 1961 au théâtre de l’Odéon, Beckett sollicite Giacometti pour la réalisation du décor, l’arbre dont il s’avère très satisfait, une œuvre frêle et fragile, qui exprime la précarité de l’existence humaine pour les deux artistes. Pour enrichir cette exposition, qui est prolongée jusqu’au 8 juin 2021, l’Institut Giacometti a demandé au comédien Denis Lavant, dans ce décor particulier, d’interpréter des textes tirés de « Poèmes-Mirlitonnades » de Samuel Beckett. Ces performances sont consultables sur le site de l’Institut.
Béatrice Flammang
La visite de « Giacometti/Beckett. Rater encore. Rater mieux »
La réservation
Les lectures de Beckett