La mission Sismaoré consiste à explorer l’archipel des Comores en y étudiant le plancher océanique. Embarqué à bord d'un navire scientifique, Jocelyn Jacquot, enseignant de SVT au lycée polyvalent des Lumières (Mayotte) a pu suivre de près le travail des chercheurs et la collecte de données. «  J'ai pu comprendre le fonctionnement des différents appareils de mesure, participer à la récolte des échantillons de carottage et de dragage, interviewer les différents acteurs de ces mesures », nous dit-il. De retour en classe avec des échantillons de roches, Jocelyn Jacquot contribue aussi au blog en ligne de la mission qui propose différents contenus pédagogiques sur la cristallisation fractionnée, le granoclassement ou encore le fonctionnement d’un gravimètre.

Quel est l’objet de cette mission nommée Sismaore ?

La mission Sismaoré est une campagne d'exploration de l'archipel des Comores. Elle est issue d'un partenariat entre plusieurs organismes de recherche dont le BRGM, l'IFREMER et le CNRS (entre autres). Elle répond à un besoin d'explications sur un phénomène sismique important au niveau de l'île de Mayotte. En effet, en mai 2018, un essaim très important de séismes a frappé l'île de Mayotte, terrorisant la population. Le gouvernement, en partenariat avec les organismes de recherches cités précédemment, a lancé les missions Mayobs pour connaître la cause de ces séismes. C'est grâce à cela que fut découvert le « volcan de Mayotte ». Il s'agit d'un édifice de 800m de haut pour 5 km de large, situé à l'est de Mayotte, dont la base repose à 3500m de profondeur. C'est sa formation qui a entraîné l'essaim sismique.

Cependant, il reste à comprendre comment ce volcan a pu se former et pourquoi à cet endroit ? Le problème est que l'archipel des Comores est une zone très mal connue, et il n'existait à ce jour aucune cartographie précise de ses fonds marins. La mission Sismaore devait donc lever le voile sur les formations rocheuses du plancher océanique. Ces données, après analyse grâce au projet COYOTES, nous permettront de mieux comprendre le fonctionnement de cette région du globe.

Qu’avez-vous pu faire ou observer à bord ?

Le rectorat de Mayotte a été invité à se joindre à cette mission. Il a été demandé à ce que 2 enseignants de SVT se portent volontaires pour participer à la mission en mer. Un troisième restait à terre pour servir de relais avec les écoles de Mayotte. Mon rôle, ainsi que celui de Monsieur Paul Deparis après moi, a été de collecter un maximum d'informations sur le fonctionnement d'une mission scientifique en mer.

Ainsi, je devais suivre les scientifiques sur leurs activités et mesures journalières. J'ai pu comprendre le fonctionnement des différents appareils de mesure, participer à la récolte des échantillons de carottage et de dragage, interviewer les différents acteurs de ces mesures etc. Je devais également comprendre comment fonctionnait le navire et qui composait son équipage.

Le but final était de compiler toutes les informations des différentes journées pour ensuite tenir un journal de bord qui vulgarisait l'ensemble à destination des classes de Mayotte, de Métropole, de la Réunion et de la Guadeloupe inscrites au projet. Sur ce site, les élèves peuvent retrouver un résumé de la journée, des fiches métiers, des explications plus poussées sur les mesures, des interviews des scientifiques, etc.

Avez-vous des observations que vous allez exploiter en classe ?

Nous avons ramené des échantillons de roches que nous allons pouvoir distribuer aux classes de Mayotte. De même, des activités pédagogiques ont été proposées aux enseignants sur le blog de la mission. Nous allons également réfléchir à des activités pédagogiques en lien avec les programmes qui utiliseraient les ressources du blog.

Quels échanges avez-vous eu avec le continent ?

Les classes inscrites au projet ont pu poser leurs questions via un formulaire présent sur le blog de la mission. Nous avons répondu à chacun d'entre eux, et la majorité des réponses sont présentes sur le blog.

Quels sont les retours prévus suite à cette mission ?

Côté pédagogique, à la fin du projet un questionnaire va être proposé aux enseignants participants pour leur demander comment ils ont utilisé le blog avec leurs élèves et recueillir leurs ressentis et propositions. Côté scientifique, l’académie de Mayotte va continuer à interagir avec les scientifiques qui, à l’occasion de missions à Mayotte, interviendront devant les enseignants.

Propos recueillis par Julien Cabioch

Le blog de la mission

Activités pédagogiques

Les bulletins du Revosima

Bulletins du Revosima

Dans le Café

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