Le langage au coeur des 13èmes Rencontres Maternelle du GFEN 

En partenariat avec le Café pédagogique, le GFEN organise le 30 janvier 2021 ses 13èmes Rencontres nationales Maternelle. " Comment construire une confiance dans le groupe-classe pour créer le besoin d'apprendre ? Comment faire avec les jeunes enfants pour qu'ils« s'élèvent » et réussissent ? Comment mettre en partage le patrimoine culturel commun ?  Comment créer une dynamique dans l'apprentissage de la langue écrite, solliciter et accompagner les questionnements sur les codes de l'écrit ? Comment l'école peut-elle concrètement transformer le rapport au langage et à la langue ? Comment enseigner la compréhension ? Comment changer les « mobiles d'agir » des enseignants ? Comment penser le métier comme une construction collective où être concepteur de son activité professionnelle donne sens au métier ?

 

Les 13èmes rencontres auront lieu en distanciel. Elles permettront de mutualiser des pratiques, confronter des points de vue, se nourrir de travaux de recherche pour faire des ponts entre les choses et recréer des liens entre les gens, tout simplement.

 

Ces Rencontres arrivent à une période marquée par des évolutions brutales. D'une part le confinement qui a accru les inégalités. D'autre part l aperspective d'une réforme des programmes de maternelle avec une scolarisation accrue.

 

Au programme des interventions de Pascale Boyer et Claire Pntais sur le "parler à travers l'activité physique", de Dominique Piveteaud sur la médiation aux objets culturels, de Jaqueline Bonnard sur la culture matérielle et la transformation du rapport au langage, de Viviane Ghesquière et Corinne Ojalvo  sur l'entrée dans l'écriture. Frédéric Saujat évoquera le "métier empêché". Jacques Bernardin traitera de l'évolution du rapport au langage. Les inscriptions sont ouvertes pour une matinée particulièrement riche.

 

Inscriptions

 

Par fjarraud , le mercredi 06 janvier 2021.

Commentaires

  • Patricia FETNAN, le 09/01/2021 à 18:06
    Bonjour à vous tous,
    Lilia Ben Hamouda a rédigé un article sur ma pratique en maternelle dans l'expresso du 06-01-2021,
     " les apprenti.e.s".
    J'ai travaillé sur le langage pendant 25 ans puisque j'étais en Petite Section.
    J'ai des traces photos des travaux de mes élèves que je tiens à votre disposition, dessins associés à leurs expressions orales.
    Mais je ne sais pas comment vous  transférer des fichiers photos...
    Si vous trouviez cela utile, indiquez-moi le moyen de vous les faire parvenir.
    Bien à vous,
    Patricia Fetnan
    • Patricia FETNAN, le 17/01/2021 à 16:39

      Participation aux  rencontres 13 sur le langage à la maternelle

      « Dis maîtresse, c’est quoi les mystères ? »

      Autrefois, au temps où le ciel était très proche de la terre, les femmes dogons décrochaient les étoiles et les donnaient aux enfants. Quand ceux-ci étaient las de jouer, les mères leur reprenaient les astres et les replaçaient dans la voûte céleste.
      Marcel Griaule, Jeux dogons

      Tout enfant qui joue se comporte en poète en tant qu’il se crée un monde à lui. Freud

      La réalité objective comporte peu d’attrait pour le jeune enfant parce qu’il ne peut encore la comprendre. L’enfant essaie de saisir des fragments de la réalité en les amalgamant avec les créations de son imaginaire, il entoure de rêve ce qu’il rencontre dans la réalité.
      Bruno Bettelheim,
      (introduction à une compilation d’albums de Léo Lionni)

      L’homme imagine d’abord et il voit ensuite. G. Bachelard

      La rêverie prépare des forces et des pensées. G. Bachelard

      De l’école :
      « J’ai fait ma personne.
         Patricia, je veux faire la bouche sur ma sculpture. 
         La bouche, c’est important pour parler. »

      à une communauté :
      «  Les étoiles brillent.
          C’est toi qui m’as montré comment on dessine et aussi Miró et Matisse et Van Gogh et            aussi tes anciens élèves et aussi à la Fondation Maeght. »

      pour une Terre des hommes :
      « Mon papa, aussi, il habite en France."
      De la part de Nour( prénom changé), inquiète à propos d’un déplacement de son papa en Algérie.

      La grandeur d’un métier est peut-être, avant tout, d’unir des hommes.
      A. de Saint- Exupéry, Terre des hommes

      Je poursuis en commentaire sur mon article si vous voulez des détails de l'expérience sur le terrain.

       Patricia Fetnan


      • Patricia FETNAN, le 22/01/2021 à 13:06

        Contribution aux 13èmes Rencontres  Maternelle, suite

        FABRIQUE du LANGAGE, Pratique
        « Autrefois, au temps où le ciel était très proche de la terre, les femmes dogons décrochaient les étoiles et les donnaient aux enfants. Quand ceux-ci étaient las de jouer, les mères leur reprenaient les astres et les replaçaient dans la voûte céleste. »
        Marcel Griaule, Jeux dogons

        Le croissant de lune de Van Gogh
        « N’est-ce pas l’émotion, la sincérité du sentiment de la nature qui nous mène ? » »
        Van  GoghLettre à Théo

        -« Moi, j’y arrive pas à faire cette lettre... »
         Cet enfant est en train d’apprendre à écrire son prénom, dont une des lettres est le « C ».
         - Il n’y arrive pas –
         et  ça lui pose, réellement, un problème !
        Il me sollicite.
         Il se trouve que ce même enfant a pris un plaisir,  immense, à tracer des croissants de lune, non seulement comme chacun des enfants de la classe, pour sa propre « Nuit étoilée »,
        mais de façon autonome. Il avait envie de faire et de refaire ce geste.
         Je lui réponds :
        -« Moi, je sais que tu sais la faire... »
        (Suit un silence, il n’a pas, du tout, l’air d’être de mon avis!
        Je vais comprendre pourquoi après.)
         Magie de l’instant, l’enfant est dos au mur où est exposée La nuit étoilée de Van Gogh
        - « Regarde »
        Je lui désigne le tableau.
        Nos regards, se croisent... Ses yeux brillent, étoiles au milieu des étoiles.
         Sa main, trace un immense et magnifique « C », de façon instantanée !
        Là, c’est à mon tour de rester sans voix ...

         
        Visiblement, ses croissants de lune, tracés et retracés, à partir de celui du tableau de Van Gogh ne renvoient pas à la même image mentale que la lettre « C »...


        «  L’homme imagine d’abord et il voit ensuite. » G. Bachelard
         Encore Bachelard, pour le terrain, encore...
         L’image du croissant de lune, qui s’est formée dans la tête de cet enfant, il l’a lui-même construite et c’est pour cela qu’elle lui appartient, il l’a faite sienne, elle lui est propre.
         Parce qu’il l’a é- prouvée. E-motion. C’est l’expérience sensible, avec SES sens à lui , qu’il a faite avec les bougies, Van Gogh,  Miró, Matisse, Rimbaud, les mamans africaines, qui lui a permis de « rêver » SON croissant de lune. Et avec tous ces morceaux de Réel, de fabriquer  SON  puzzle, à lui, différent de celui d’un autre enfant. (Bettelheim)
         Ce qui est loin d’être le cas de ce  trait, de cette lettre complètement abstraits.
         Aucune image à pouvoir fabriquer, s’approprier, pro-jeter...
         Aucun sensible avec lequel résonner et encore moins raisonner.
         C’est parce qu’on a proposé  à cet enfant toutes les formes nécessaires  pour former ses propres images, qu’il a pu, ensuite,  « voir » la forme de la lettre à tracer, qui ne pouvait que passer, invisible,  devant ses yeux, dans le premier contact, tant elle lui était étrangère parce que sans voix.

         Ce sont ses images qui vont lui permettre « de parler par l’écriture », fondée sur du sens, construit du dedans, et non sur des signes.
         Bachelard, en définissant  l’imaginaire comme espace qui précède la pensée, ouvre un horizon infini !
         « Le rêveur lucide réalise une synthèse de la réflexion et de l’imagination,. Alors la rêverie n’est pas un abandon, la rêverie est active, la rêverie prépare des forces et des pensées. » Bachelard
         Cet enfant est en train de commencer à construire son espace intérieur, tel « le dormeur éveillé » de Bachelard. C’est cet espace intime qu’il habitera, plus tard, la nuit, là où ses rêves le conduiront.
        « Les bébés sont endormis, ils font des rêves. »
         
        « J’ai attrapé des petits morceaux de ciel. »

        C’est de ce même paysage que vont s’envoler pensées et paroles.
         Comme le poète qui tend des chaînes dans les étoiles, et danse.
         Ou Fred Astaire, de Madyson et Zacchary, qui s’envole,
        ( commentaire du 10 janvier, 20h46) .

        «  Moi, je l’ai fait le feu, alors , je le connais.»
         « Dans le noir, au dortoir... »
         « Mystères » de 6 simples, minuscules, bougies flottantes, expérience, à proprement parler, essentielle.
         Celle-là même  des hommes premiers, dans la chaleur des grottes, premiers foyers.

        Et nous arrivons au terme du voyage :
        « C’est Icare ( de Matisse) qui danse, il va chercher Van Gogh. »
         « Van Gogh allume les étoiles. »
        « Fred Astaire écoute les étoiles qui brillent. » « Les étoiles brillent. C’est toi qui m’as montré comment on dessine et aussi Miró, Matisse et Van Gogh et aussi tes anciens élèves et aussi, à la Fondation Maeght . »



         Fin de la Petite  section, on peut passer en Moyenne  section.

        « Dis Maîtresse, c’est quoi les mystères ? » ???

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